jeudi 25 avril 2024

Menace de la RDC de se retirer de la Francophonie : une décision secouant la Communauté Internationale.

 

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a récemment fait part de son intention de se retirer de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Une décision suscitant des réactions mitigées au sein de la Communauté Internationale. C’est Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et des Médias, qui a annoncé cette décision lors d’une déclaration officielle.

Selon les portails relayés, le porte-parole du gouvernement congolais a justifié cette décision en indiquant le manque de soutien de la Francophonie à l’égard de la RDC dans le conflit qui sévit dans sa partie orientale. Il a cependant déploré le fait que l’organisation n’ait pas pris position clairement face aux tueries qui touchent la région, malgré les appels répétés des autorités congolaises.

Cette annonce intervient après la décision prise par la RDC de ne pas participer officiellement aux activités de la Journée Internationale de la Francophonie, célébrée le 20 mars. Cette absence marque un tournant dans les relations entre la RDC et l’OIF, créée en 1970 et regroupant 54 États membres, 7 pays associés et 27 observateurs.

L’éventualité d’un retrait de la Francophonie par la RDC suscite des interrogations et des débats au sein de l’opinion congolaise. Alors que certains soutiennent cette décision en soulignant l’importance de défendre les intérêts nationaux, d’autres expriment des inquiétudes quant aux conséquences d’un tel retrait sur les relations diplomatiques et la coopération internationale.

En attendant une clarification officielle de la position de la RDC vis-à-vis de la Francophonie, cette annonce continue de susciter des réactions diverses et soulève des questions quant à l’avenir des relations entre le pays et l’organisation francophone.

 « Quels seraient les bénéfices obtenus si la RDC quittait l’OIF ? »

La RDC, un pays au cœur de la Francophonie.

Membre de l’OIF depuis 1977, la RDC est, d’un point de vue démographique, un pays, moteur de développement, avec 107 millions d’habitants et une jeunesse constituant près de 60% de sa population, un véritable levier pour l’avenir du pays et de la Francophonie.

Du fait de ses richesses naturelles, la RDC est également un pays ressource pour l’Afrique et pour le monde. En effet, elle abrite la plus grande partie de la forêt humide équatoriale en Afrique et est la deuxième plus grande forêt au monde, dont la préservation est vitale dans la lutte contre le réchauffement climatique.

En déclinant toute cette richesse énergétique, en ressources humaines et en diversité culturelle, la RDC possède une place à défendre, une voix à faire entendre et un pouvoir à exercer. 

Une politique d’absence ? Au-delà même de la chaise vide ? Pour quels objectifs ?

Si la politique de la chaise vide est le fait de ne pas participer à une réunion ou de bloquer une décision ; 

Si se retirer, signifie la rupture en tant que ressource stratégique, nous devons alors réfléchir sur l’articulation du rôle que la RDC souhaite pour elle-même dans les questions diplomatiques. 

Aussi, dans le processus de résolutions des situations de crises et de conciliation de paix dans la Région des Grands Lacs, le retrait serait l’option de renoncer, en pays absent, à se constituer des alliances, se faire entendre, ne plus avoir de liens avec ce qui se décide sur la scène internationale. 

Le retrait ne serait-il pas aussi l’absence d’une présence politique de la RDC au concert des Nations dont la voix inaudible perdurerait dans un isolement diplomatique ? 

Sinon, quelle serait la solution de rechange ? 

D’où l’importance de prendre en compte tous les gradients des rapports diplomatiques en termes de rupture afin d’en tirer des comparaisons nous enseignant sur l’impact d’une cessation soudaine de nos relations avec l’OIF. 

En 2012 déjà, Abdou Diouf, ancien Secrétaire Général de l’OIF, déclarait que : 

« L’avenir de la Francophonie se trouve en Afrique, elle recèlerait 85% des 750 millions de francophones en 2050. Nous pouvons dire que nous le devrons pour une grande part à la Francophonie congolaise. »

Il appartient donc à la RDC de prendre conscience de sa position stratégique d’un point de vue géopolitique mais aussi de comprendre que les atouts majeurs qu’elle possède peuvent faire d’elle, un leader sur la scène francophone. 

Précise Bestine Kazadi, Représentante Personnelle Du Chef de l’État près L’OIF

Destin BYANDIKE pour G.E

lundi 8 avril 2024

NOUVELLE LETTRE DE LA SAVANE N°57 d'avril 2024

Chères amies, chers amis,

Je souhaite de tout cœur à ceux et celles d’entre vous pour qui cela a une importance une bonne fête de Pâques. Pour les chrétiens, la résurrection du Christ offre une espérance dont beaucoup ont besoin aujourd’hui dans cette atmosphère mortifère qui baigne autant la géopolitique que la morosité économique qui domine nos espaces médiatiques. Croire que la mort n’aura pas le dernier mot apporte une lumière aux membres des Eglises chrétiennes.

Fleurs de Pâques dans notre chapelle

A Bukavu, cela a d’autant plus d’importance qu’à une centaine de kilomètres les combats se poursuivent pour contrôler une partie des richesses de notre région, et que les déplacés de l’intérieur atteignent le chiffre de presque 7 millions1. Les médias occidentaux n’en parlent pas. Croire que le mal et la mort n’auront pas le dernier mot, et que les acteurs de paix et de justice finiront par l’emporter, est un soutien déterminant pour les personnes qui en grande majorité sont en situation de survie. Beaucoup de familles ne mangent pas tous les jours, et à cela s’ajoute les réfugiés qui proviennent des zones de violence.

Carême et temps pascal

Chemin de croix

La ferveur populaire domine la période du carême et de Pâques. Quelques chiffres. Chaque vendredi, sur notre propriété, environ 400 personnes ont participé au chemin de la croix. Personnellement, j’ai donné une retraite de trois jours dans la paroisse des jésuites proche de chez nous à laquelle plus de 1000 paroissiens ont participé. A la vigile pascale, 310 jeunes et adultes ont été baptisés dans la paroisse de nos confrères de Buholo. Le jour de Pâques, dans notre chapelle et tout autour plus de 500 personnes provenant des quartiers aisés de la ville ont participé à la vigile et à la célébration dominicale. Moi-même j’étais en dehors de Bukavu avec 45 jeunes universitaires pour une retraite de Pâques de quatre jours. Un signe de leur implication : en arrivant, tous ont déposé leur Smartphone dans un panier, qu’ils n’ont récupéré que le jour de Pâques. Ce qui donnait une atmosphère de recueillement et de           silence impressionnante. En outre plus de 35 de ces jeunes ont demandé à me rencontrer pour un accompagnement personnalisé.

Faut-il dire qu’une telle implication, ainsi que la joie qui a éclaté la nuit pascale, représentent un grand soutien pour moi-même et mes confrères dans notre engagement au service de ces populations.

Les garçons à la retraite….


…et les filles

Les élections en RDC

Le président a été réélu avec 73 % des voix dans des élections que l’Eglise catholique a qualifiées de chaotiques. 90% des parlementaires appartiennent à la mouvance de son parti l’UDPS. Une nouveauté : pour la première fois depuis l’indépendance, une première ministre Judith  Suminwa  Tukuka  a été  choisie  pour gouverner le pays. Les défis sont importants : inflation galopante, dévalorisation de la monnaie nationale, combats dans l’Est, économie extractive dépendante des multinationales étrangères, réseau routier impraticable dans les zones rurales, contraste entre le salaire des représentants du peuple de 33.000 $ par mois et les 300 $ mensuels d’un enseignant ou d’un militaire, etc. La population attend que le nouveau Président applique les promesses de la campagne électorale, entre autres en termes de création d’emplois et de réfection du réseau routier, etc.

Une grand-route parmi d’autres.

Nouvelles de         l’école     de    menuiserie      de Kamituga

La construction de l’atelier de 16 m sur 10 qui recevra 4 machines à bois électriques se poursuit lentement car la route qui mène à Kamituga est bloquée depuis plusieurs semaines à cause des pluies. Dès que le ciment sera arrivé, les travaux se termineront (12190 $3). 4 machines à bois d’occasion  d’Europe  sont  prévues  pour  un montant de 12770 $, rendues sur place. Trois sont déjà à Bukavu. Cet équipement permettra de mieux former les élèves de l’école de menuiserie et de faire fonctionner celle-ci comme unité de production en dehors des cours. Il faut y ajouter une soufflerie et la formation des enseignants actuels dans l’usage pratique de ces machines. Nous sommes confiants que nous y arriverons pour le mois de juin qui sera dans la saison sèche et je compte aller sur place pour l’inauguration.

L’atelier en construction


Type de machine utilisée en RDC

Nouvelles de Centre Nyota


Comme chaque année la journée internationale des droits de la femme a été célébrée avec ferveur. A cette occasion, notre enseignante, Liliane a prononcé une conférence remarquée sur la façon dont les jeunes filles du Centre Nyota peuvent se lancer dans des petits projets d’auto-prise en, charge sans grands moyens. Elle est une des animatrices de l’Ecole de la Paix qui propose, comme activité extra-scolaire une formation aux droits de la femme et à la médiation lors de conflits. C’est important pour ces jeunes filles qui ont été victimes de violence. Elles deviennent actrices de paix dans leur milieu.

Liliane Mugula Mugoli en pleine action

L’avocate Marie Alliance Chishugi a aussi rappelé certains articles du Code civil qui protègent les droits des femmes. Cette célébration a ensuite été émaillée de poèmes, de chants, de danses et des saynètes. Celles-ci portent chaque année sur des événements dramatiques de violences que beaucoup des accueillies ont vécus. Ils sont mis en scène par les élèves. Toute la culture locale est marquée par les violences subies. Un jeune journaliste me disait : je suis né dans la violence, j’ai grandi dans la violence, vais-je encore continuer à vivre dans cette violence ? Jusqu’à présent l’Etat est incapable de la contrôler quand il n’est pas lui-même une des causes.
Une bonne nouvelle. Nous venons d’installer l’énergie solaire au Centre Nyota (2430 $). C’était devenu nécessaire depuis que nous avons commencé un petit projet de formation en informatique. Le réseau local n’est pas fiable avec tous les délestages imprévisibles.


Les membres d’un groupe armé incontrôlé assassinent des femmes qui ont essayé de leur résister (joué par les filles). 


Le        projet       d’association        de      Germes d’Espérance  
Vous vous souvenez que l’été dernier a été organisé une soirée avec les amis de Germes d’Espérance à la paroisse des Minimes à Toulouse pour envisager l’avenir de ses activités, particulièrement en vue du jour où Bernard Ugeux devrait quitter le pays pour une raison ou l’autre. Mon père nous répétait : « prévoir, c’est gouverner ». Un noyau de personnes de bonne volonté de France et Suisse a commencé à se réunir pour réfléchir à la pérennisation des engagements de Germes d’Espérance en RDC.
Jusqu'à présent Germes d’Espérance n'a pas d'existence juridique, c'est juste un réseau de personnes ou d'associations qui soutiennent financièrement les œuvres dont je vous parle régulièrement. Dans l'idée d'assurer une continuité, ce noyau prépare actuellement un projet de création d’association selon le droit français, peut-être une association suisse verra-t- elle le jour plus tard. Par ailleurs, les participants du noyau se sont bien impliqués dans l’accompagnement de la création de l’atelier de menuiserie de Kamituga dont il a été question plus haut.
Par ailleurs, ils comptent se pencher sur de nouveaux moyens de faire connaitre le réseau Germes d’Espérance et ses activités humanitaires et caritatives, entre autres dans le but de trouver de nouveaux donateurs En effet, une bonne partie de mes amis qui nous soutiennent prennent de l’âge. J’ai aussi proposé d’utiliser les réseaux sociaux pour faire connaître la situation dramatique de l’Est de la RDC dont les médias ne parlent pas et l’héroïsme et la résilience des Congolais. Notez que si notre site est régulièrement visité, il y a peu d’abonnés (gratuits). Pensez-y. Mais je sais que beaucoup sont submergés d’infos et les nôtres ne sont pas toujours exaltantes…
De quoi Germes d’Espérance vit-il ?
Ceux et celles qui les demandés ont reçu les comptes de l’an dernier : notre budget était de 73458 €. Comme nous ne recevons rien de l’Etat congolais (qui nous reconnaît) ni de l’Eglise locale (à part les locaux que nous entretenons), la quasi-totalité des dons sont individuels et ponctuels, à part une quinzaine de dons mensualisés et le soutien ponctuel de deux petites associations (Toulouse et Milan). Nous vivons ainsi au jour le jour et nous nous émerveillons de ce réseau fragile mais vivant de personnes qui, malgré l’éloignement et la conjoncture si difficile en Europe également, continuent à se montrer solidaires de notre lutte pour redonner l’espoir à ces jeunes filles et jeunes femmes. Nos deux équipes de formation vous en remercient vivement ainsi que les bénéficiaires…
« Et toi dans tout cela ? »
Quand je suis en congé en Europe, de temps en temps des amis ou des parents me posent la question : quand as-tu l’intention de rentrer d’Afrique, vu ton âge ? J’ai l’habitude de répondre : « Tant que j’ai la santé et que mes supérieurs pensent que je peux être utile je suis prêt à rester aussi longtemps que possible ». Est-ce une forme d’acharnement ou de peur d’un changement de vie en Europe ? Je perçois plutôt ma présence ici comme une fidélité à une alliance. Je suis arrivé pour la première fois au Congo il y a 53 ans, mais je n’y ai pas toujours vécu. L’année prochaine, le 17 mai 2025, je célèbre les 50 ans de mon serment missionnaire, ce qui chez nous signifie l’engagement religieux définitif. Je compte bien célébrer avec vous, chers amis et amies, mon action de grâce.
Ces photos sont tirées de la messe de Pâques avec les jeunes universitaires du mouvement marial.

Je reste profondément heureux d’être prêtre et missionnaire. J’ai énormément reçu de l’Afrique et des Africains et je me sens vraiment chez moi en RDC, même s’il existe cet adage répandu sur ce continent : « Un tronc d’arbre qui trempe longtemps dans l’eau ne devient pas un crocodile ». Donc je reste par certains aspects un étranger, même si les Congolais me disent, quand ils apprennent que je suis arrivé ici la première fois en 1971 : « toi tu es Congolais ». Il est vrai que ce long séjour au Congo et en Tanzanie me permet de comprendre assez bien la culture et les réactions des peuples africains avec lesquels j’ai vécu. Et en même temps je reconnais que j’ai une sensibilité différente et, sur un certain nombre de sujets, une vision qui s’enracine dans mes origines et ma culture familiale et nationale.

Par ailleurs, par mon origine, mon histoire, ma formation et mon parcours tant sacerdotal que professionnel, je me sens profondément privilégié. J’ai reçu gratuitement, il est normal que je donne gratuitement. Témoin de la situation dramatique dans laquelle un grand nombre de personnes que je côtoie quotidiennement vivent, je me sens profondément habité et solidaire des défis que je rencontre autour de moi, admiratif de l’extraordinaire courage de ces populations qui se battent pour survivre et garder leur dignité. Ma présence apporte de l’espérance à un grand nombre de personnes à cause précisément de tout ce que je représente auprès d’elle grâce à ma congrégation et au réseau de Germes d’espérance. C’est cela que j’appelle l’alliance et j’aime cette définition de l’amour : « aimer, c’est être habité ».


Actuellement, j’ai des engagements qui me demandent une très grande disponibilité, de la souplesse, de l’ouverture et de l’espérance. Mon service à la formation permanente pour l’ensemble de notre congrégation où j’avais une autonomie presque totale et une grande mobilité a duré une dizaine d’années. Je suis revenu maintenant à la formation initiale, au cycle de philosophie qui concerne de jeunes Africains en formation. Cela me demande une grande adaptation à un cadre beaucoup plus contraignant que celui dans lequel j’ai évolué ces dernières années. Il y a des astreintes de présence et de disponibilité, une adaptation à des horaires et à une alimentation, qui ne sont pas toujours évidentes. Pourtant, être au milieu de ces jeunes, et de jeunes confrères formateurs, comme un ancien qui jouit de quelques décennies d’expérience de formation, m’apporte beaucoup de joie et me rajeunit. D’autant plus que cela ne m’empêche pas de continuer des engagements à la formation continue où j’aborde les défis actuels ni de poursuivre mon investissement pour Germes d’espérance. En outre, avec l’âge, je ressens le besoin de plus en plus profond de consacrer du temps au silence et à la prière. Le fait de vivre sur cette presqu’île, ou en 1981, j’ai participé à la fondation de cette maison où je vis aujourd’hui, me donne un cadre porteur pour de longs moments de recueillement au début de la journée.

Le 18 mars dernier, je me retrouvais avec mes confrères formateurs pour un temps de recueillement, à l’écart. À partir du thème traité, je me suis noté ce qui suit que je vous partage en toute simplicité.

« Là où est ton trésor, là est ton cœur » (Matthieu, 6,21). Où est mon trésor, quel est mon désir profond ? Quelle est ma source, ce qui donne sens à ma vie ? J’ai profondément conscience de mon âge, de mon vieillissement, même si actuellement ma santé est bonne. Mais j’ai déjà vécu plusieurs opérations. Le Seigneur me donne un bonus… de combien d’années encore en bonne santé… ? En vue de quoi ? Quand j’étais plus jeune, je sentais le besoin de prouver des choses, de me valoriser. Maintenant, mon désir profond est de vivre toujours plus totalement de la tendresse de Dieu, et que tout ce que je vis et fais aide les gens que je rencontre à se découvrir aimés par le Seigneur, sans limite. Séminaristes, étudiants, consacrés, paroissiens, confrères, victimes traumatisées… que je sois pour eux et elles le visage de la tendresse de Dieu, de sa compassion. Tout le reste est secondaire, …bientôt il ne me restera plus rien que mon Dieu. »

Merci de continuer à cheminer avec nous.

Amicalement, Bernard Ugeux

J’enseigne à l’Université Catholique de Bukavu, à la Faculté de Médecine, en Master en santé publique et communautaire. Cette année il y avait 80 médecins. Les voici en travail de groupe.





jeudi 4 avril 2024

CONFERENCE – DEBAT A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME. Thème : Accroitre les ressources nécessaires en faveur des femmes et filles dans la paix pour un Congo paritaire

 MUGULA MUGOLI Liliane,  Photo du 9 mars 2024

Dans un monde confronté a des multitudes crises qui exercent une pression énorme sur les communautés, la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes n’a jamais été aussi cruciale (facile). Garantir les droits des femmes et des filles dans tous les aspects de la vie est le seul moyen de bâtir des économies justes, prospères et de préserver une planète saine pour les générations de demain. C’est dans ce contexte actuel en R.D Congo que nous célébrons cette journée de la femme sur le thème national : « Accroitre les ressources nécessaires en faveur des femmes et filles dans la paix pour un Congo paritaire ».  Comme nous le savions tous, malgré les élections de Décembre 2023, la R.D Congo traverse une crise majeure et la situation est déplorable surtout à l’Est avec des guerres a répétition, les viols, tueries, déplacement des populations ………, la paix tarde à venir et les autorités tant militaires et politiques ne se soucient de la misère du peuple. D’autres parts la communauté internationale a fait un appel pressant au dirigeant et le poussant de ce monde : D’investir en faveur des femmes et d’y accélérer le rythme. Cet appel prouve à suffisance l’importance porte sur le travail de la femme si on y fait l’attention et y apporter les moyens nécessaires.

L’heure du changement a sonné. Pour cette année 2024, la journée internationale de la femme nous révèle la réduction des disparités entre femmes et hommes dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation. Le changement pour que les femmes et filles deviennent actrice et réduire la faim, il nous faut s’appuyer sur cinq axes clés de développement du millénaire qui sont :

1. Mettre fin à la pauvreté : Beaucoup des gens pensent que la pauvreté une insuffisance des moyens matérielle ou argent mais le plus important est de comprendre que la pauvreté n’est pas seulement un manque des sources des revenus mais aussi un résultat d’un mauvais état de santé des populations, un manque des capacités humaines d’auto-détermination et de confiance en soi. D’autres aspects tels que : ne pas avoir droit à la parole, avoir faim, présence des maladies, et manque d’éducation traduit la pauvreté et il faut y faire attention.

2. Investir en faveur de la femme : L’investissement en faveur de la femme revêt un caractère spécifique dans le changement et le développement d’un pays. Cette investissement doit être focaliser sur 5 aspects de la vie à savoir :

+) L’éducation : elle doit être améliorée car elle permet à l’être humain d’améliorée sa situation sociale, culturelle et économique.

+) Le savoir : c’est la condition préalable de l’autodétermination et de l’épanouissement. Savoir lire et écrire permet d’affirmer ses droits individuels et de participer à la vie de la société.

+) La main d’œuvre qualifiée : elle améliore la production et la qualité du travail.

+) L’éducation à la santé : améliore les conditions d’hygiènes, de nutrition, donc la qualité et l’espérance de vie.

+) Le respect de l’environnement : nous encourage à utiliser plus durablement les ressources naturelles et à mieux protéger notre environnement.

3. Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre : Le financement mis en œuvre doit être proportionnelle aux organisations masculines que féminines. Le rôle de l’autonomisation des collectifs des femmes est particulièrement important dans le contexte du moment. Les efforts et les moyens doivent être disponible pour répondre aux besoins pressant que traverse les femmes et filles dans la R.D Congo.

4. Passer à une économie verte et une société de soins : La diversification des cultures commerciales, et l’exploitation des étendues laissées en jachère pour atteindre l’autosuffisance alimentaire doit préoccuper les femmes et les filles. La gestion des espaces et le reboisement doivent être une de préoccupation dans la mise en œuvre des actions des femmes et filles afin de lutter sur le réchauffement climatique.

5. Soutenir les agents de changement féministes : La disséminement de l’information, la conscientisation, le renforcement des capacités et la mise en pratique des compétences contribuent à l’améliorer les opportunités économiques des femmes et les valorisent. Elle nécessite une attention particulière et un soutient de proximité. Elles peuvent devenir un moteur de développement si le soutien leur apporte les encourage dans la vie pratique de réalités concrètes.

 Notre message pour ce mois de la femme est de faire entendre au monde le cri des femmes violées, torturées, brulées, blessées et tuées par les méchants et puissants sur cette terre. Nous en avons marre et la souffrance perdure, nous voulons la paix et rien que la paix. Les droits des femmes doivent être protégés par tous.

Enfin,

·         Nous rappelons aux femmes et filles de l’Est de la R.D Congo de demander au président de la République de doter les moyens suffisant aux FARDC afin que la paix soit rétablie sur toute l’étendue du pays,

·         En plus, les organisations féminines doivent sensibiliser les femmes de jouer leurs rôles en tant qu’actrices de changement et de paix dans leurs familles et la nation,

·         Enfin, demander la communauté Internationale et ses partenaires d’investir en faveur de la femme pour participer au développement de la R.D Congo,

·         Le Congo nous appartient tous, nous devons éviter de collaborer avec ceux qui veulent la détruire mais travailler pour la paix et son développement.

MUGULA MUGOLI Liliane, pour le Centre Nyota.

Très prochainement la vidéo de la fête sera disponible

mercredi 3 avril 2024

RD. Congo, près de 7 millions de personnes déplacées suite à l’instabilité sécuritaire


Pour le Nord-Kivu, il se constate que depuis des semaines, les déplacés de guerre originaires de Kibirizi, Kibingu, Kirima, Kashalira, Kikuku et Nyanzale (Rutshuru) se retrouvent dans une situation désespérée à Kirumba, dans le territoire de Lubero.

Environ 16 mille ménages se sont retrouvés sans abri, sans nourriture, sans eau potable et sans soins de santé adéquats.

Face à cette crise humanitaire, il est urgent de mettre en place une assistance humanitaire immédiate pour répondre aux besoins fondamentaux de ces déplacés.

La priorité doit être donnée à la distribution de nourriture, à la fourniture d'eau potable, à la mise en place d'abris temporaires et à l'octroi de soins de santé de base.

Les conséquences de la guerre sur ces populations sont dévastatrices et il est impératif d'agir rapidement pour éviter une catastrophe humanitaire.

Les organismes humanitaires et les autorités locales doivent unir leurs efforts pour assurer une réponse efficace et coordonnée à cette crise.

A Rome par exemple : le 10 mars 2024, le Pape a accueilli avec affection les manifestants contre la guerre en la RDC des Congolais de la diaspora.

Les Congolais de Rome ont organisé une messe, suivie d’une marche, pour dénoncer les massacres des populations, le pillage des ressources minières, la guerre et l’instabilité chronique dans l’Est de la RDC, ainsi que l’indifférence et le silence de la Communauté internationale. Cette marche a abouti à la place Saint-Pierre, dimanche 10 mars, où le Pape François leur a témoigné son affection pour le drame que vit leur pays.

L’aumônerie catholique congolaise a organisé une messe, suivie d’une marche afin d’implorer la paix dans leur pays. Plus d’une centaine de Congolais ainsi que des ressortissants d’autres pays ont pris part à ces événements, rapporte vaticannews.

Après la prière de l’Angélus de ce dimanche, le Pape François a déclaré :

« J’accueille avec affection la communauté catholique de la République démocratique du Congo à Rome. Prions pour la paix dans ce pays, ainsi que dans l’Ukraine tourmentée et en Terre Sainte. Que cessent au plus vite les hostilités qui causent d’immenses souffrances aux populations civiles».

Les massacres des populations civiles, le pillage des ressources minières, les attaques à répétitions des groupes armés, dont le M23, les déplacements massifs sont devenus le quotidien des populations de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon le même portail, les manifestants ont dénoncé le «génocide congolais», qui a fait, d’après le bilan inscrit sur les banderoles des marcheurs, jusqu’à «12 millions de morts».

Au Congo, c’est le HCR qui a pris le courage de donner l’alerte sur une augmentation des déplacés de guerre 


Près de 7 millions de personnes sont déplacées internes dans les provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika. Ces statistiques sont données par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) après le briefing avec le corps diplomatique ce mardi 12 mars 2024 à Kinshasa.

Selon ce rapport, les conditions des personnes déplacées en République Démocratique du Congo se détériorent chaque jour à cause des ressources qui s’épuisent.

Selon lui, un bon nombre de ces déplacés ne sont pas capables de satisfaire à leurs besoins sans l’aide humanitaire.

Le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés montre qu’une vague de violences dans la province du Nord-Kivu entre octobre et novembre 2023 a coûté la vie à des dizaines de civils et déplacé au moins 450.000 personnes, exerçant une pression supplémentaire sur les communautés d’accueil.

A Beni aussi : 25 mineurs retirés parmi les nouvelles recrues de l’armée

Au total, 25 volontaires, tous des garçons, dont l’âge varie entre 14 et 17 ans, ont été retirés parmi les recrues des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) au camp militaire de Mambango situé à 15 kilomètres du centre-ville de Beni, au Nord-Kivu.

Originaires du territoire de Rutshuru, ces enfants affirment avoir intégré les FARDC pour fuir les exactions et le recrutement forcé par la rébellion du M23 au Nord-Kivu. C’est à Rwindi, dans le territoire de Rutshuru, que ces recrues s’étaient rendues aux FARDC.

Dans un entretien avec la presse locale, ces jeunes volontaires ont réaffirmé leur souci de s’engager dans l’armée congolaise afin de servir la patrie, plutôt « que de travailler pour les rebelles du M23 ».

A cause de leur âge et au regard de la loi qui interdit le recrutement des mineurs par les forces et groupes armés, ces enfants ont été retirés par la section de la protection de l’enfant de la MONUSCO.

La Section protection de l’enfant de la MONUSCO / Beni a remis ces 25 enfants à une ONG locale, partenaire de l’UNICEF, pour un soutien psychosocial et une prise en charge transitoire en attendant leur réinsertion familiale.

De son côté, l’armée congolaise explique que cette opération, qui s’est déroulée en toute transparence, est une preuve du respect des engagements pris par l’État congolais à ne pas recruter des enfants en son sein.

Selon la nouvelle société civile du Nord-Kivu, un appelle au sursaut de mobilisation face à l’ampleur de crise humanitaire à Kanyabayonga est urgent.

Pour Lodi MUNGUMWA, président de nouvelle société civile congolaise en groupement de Kanyabayonga à territoire de Rutshuru, affirme que la situation humanitaire des déplacés s’amplifie dans leurs milieux de refuge à cause de la non-assistance.

«Depuis mardi 6 mars dernier, les populations de Vitshumbi, Kibirizi, Kirima, Kashalira, Nyanzale, Kikuku, Mine, Bwalanda et d’autres localités attaquées par les M23 s’étaient déplacées dans le grand nord. Ces déplacés de guerre, certains sont accueillis dans des écoles et églises et d’autres dans des familles d’accueil et sont jusqu’à présent sans assistance humanitaire. Ces paisibles citoyens victimes de la guerre d’agression Rwandaise qui passent la nuit à la belle étoile ne savent pas à quel sens se vouer. »,  a-t-il indiqué

Destin BYANDIKE pour G.E

Kinshasa-Kigali, un accord entre Etats mais loin d’être endossé par les groupes rebelles.

  Pour une paix durable à l’Est du pays, faudra-t-il un arrangement entre Etats ? Ou alors une harmonisation avec les groupes rebelles ? S’i...