vendredi 21 juillet 2023

Sud-Kivu, le centre d’apprentissage de métier à Kamituga clôture l’année scolaire avec un bilan positif.

 


A Kamituga dans le Diocèse d’Uvira, Paroisse Saint François-Xavier, le centre d’apprentissage des métiers a clôturé cette année scolaire avec 30 apprenants qui ont reçu chacun un brevet de participation et un kit complet d’outils de menuiserie afin qu’ils puissent entreprendre un projet dans ce domaine.

A l’issue de la cérémonie du 5 juillet 2023 qui a bouclé cette année scolaire, plusieurs finalistes ont témoigné leur satisfaction d’avoir été formés et outillés par ce centre.

Le Directeur du centre,  MULOBOLA KASOLO Josué, indique que c’est pour lui, une satisfaction et un encouragement pour les  jeunes qui grâce à la formation qu’ils ont reçue à ce centre, seront plus utiles à toute la communauté et participeront désormais à la lutte contre le chômage qui est souvent à la base des insécurités grandissantes dans ce milieu. Dans ces mots, il a remercié vivement le Père Bernard Ugeux et Germes d’Esperance pour le soutien qu’ils ne cessent d’apporter à ce centre pour garantir une formation en menuiseri à la jeunesse de Kamituga qui ne bénéficie d’aucun appui du gouvernent congolais.

Signalons que le centre de formation professionnelle de Kamituga, est un centre de la Paroisse Saint François-Xavier du Diocèse d’Uvira, restauré en 2017 par « Germes d’Esperance » à la suggestion de MULOBOLA KASOLO Josué (Directeur actuel). 

Destin BYANDIKE

jeudi 13 juillet 2023

Lettre de la Savane N°54

 


Cher(es) ami(e)s,

J’espère que vous allez bien. Je vous rejoins en ce temps de vacances où certain(e)s d’entre vous profitent sans doute de retrouvailles familiales ou des beautés de la nature, malgré l’inquiétude à propos des réserves d’eau dans vos pays. Ce n’est plus réservé à l’Afrique !

Je voudrais commencer par remercier celles et ceux d’entre vous qui lisent cette lettre trimestrielle, même jusqu’au bout. Nous sommes bien conscients que vous avez tous beaucoup de préoccupations et souvent des problèmes dans vos familles. Garder son cœur ouvert aux difficultés d’autres personnes à des milliers de kilomètres demande une grande ouverture d’esprit et de la compassion. Il peut y avoir une certaine lassitude à soutenir des situations dont on a l’impression qu’elles sont sans issue. Mais chaque personne est unique, et chaque enfant qui retrouve le sourire, chaque jeune fille survivante qui peut prendre sa vie en main et oser croire qu’elle pourra jouer un rôle dans la société demain, c’est un trésor précieux qui mérite tous les sacrifices. C’est pourquoi votre soutien financier à Germes d’espérance nous encourage tellement d’un point de vue moral et matériel.


Commençons par quelques joyeuses nouvelles du centre Nyota. Nous avons eu l’occasion de célébrer deux fêtes. L’une a été rendue possible grâce à la visite du chanteur belge Théo Mertens venu en récital à Bukavu et qui a accepté d’animer une matinée chez nous gratuitement le 31 mai. Il était présent avec son épouse Micheline. Son dynamisme, sa générosité, les textes de ses chants ont dynamisé la communauté des filles qui les ont accompagnés de leurs voix et de leurs danses.

Celles qui sont membres de l’Ecole de la paix avaient également rédigé des chants et des poèmes.


C’est une de mes plus profondes joies dans ce travail si difficile que de voir des jeunes filles, dont je sais les humiliations qu’elles ont subies dans leur cœur et dans leur corps, danser de tout leur être et chanter à pleine voix à de telles occasions. C’est un merveilleux signe de résilience et en même temps c’est profondément thérapeutique pour elles de pouvoir ainsi faire la fête, elles qui n’ont jamais connu de fête ou n’ont jamais pu y avoir une part active.

Une seconde fête fut organisée à l’occasion de la célébration des sacrements où plusieurs d’entre elles ont reçu le baptême, la confirmation et la première communion. Nous avons des élèves de toutes provenances, mais respectons complètement leurs croyances, Pour notre part, nous assurons la catéchèse des sacrements pour nos propres élèves. Là encore, cette belle célébration où elles sont introduites de façon solennelle dans la communauté chrétienne est un lieu de socialisation et de réintégration très important.

Enfin, nous poursuivons nos efforts pour permettre aux jeunes filles qui viennent dans notre centre et qui n’ont pas d’acte de naissance d’obtenir la citoyenneté, particulièrement au moment où elles peuvent se procurer les cartes d’électeurs en vue des élections prochaines. Actuellement une soixantaine d’entre elles attendent la décision du tribunal, ce qu’on appelle un « jugement supplétif », pour obtenir un acte de naissance.

Cela demande la préparation d’un gros dossier, avec l’aide d’un avocat, et un grand investissement de la part de l’équipe de direction. Il faut trouver une date de naissance, chercher un nom de père pour celles qui sont nées d’un viol, reconstruire une filiation pour celles qui arrivent de région en guerre.

Normalement, ces enfants reçoivent officiellement le statut de personnes indigentes, et la procédure de l’État devrait être gratuite. Mais la rapacité de certains juges, payés par l’État, qui connaissent pourtant la situation de ces enfants, est sans limite. Actuellement, il y en a qui essaient de nous soutirer de grosses sommes d’argent pour leur avantage personnel. C’est à cette occasion que j’ai découvert un nouveau vocabulaire qui signale quand il faut donner de l’argent : la première étape, il faut motiver le juge, ensuite il faut diligenter – pour que le dossier avance –, ensuite il faut passer (déposer une enveloppe pour que la cause soit entendue). Inutile de dire que les pauvres en général ne vont pas en justice. Malgré tout, ces deux dernières années nous y sommes, parvenus après de longues négociations, mais ce n’était pas prévu dans notre budget de départ et c’est assez lourd.

Remise d'attestation de naissance 

Quant à notre école de menuiserie dans les mines d’or, à Kamituga, elle se fait offrir par un ami français une machine à bois polyvalente qui doit venir de France. Il y aura d’importants frais de transport, il faut construire un hangar spécial pour sécuriser cette machine. C’est aussi un investissement, mais il permettra aux jeunes menuisiers de se faire embaucher dans des entreprises qui utilisent ce type de matériel. Jusqu’à présent nous leur donnons une formation élémentaire, qui ne demande pas l’électricité, étant donné que la plupart d’entre eux se retrouveront dans un milieu où il n’y a pas de courant. Mais la promesse de cette machine ouvre de grands espoirs pour ces jeunes très motivés.

Bureaux réalisés par les élèves de Kamituga après un an de formation et d’apprentissage élémentaires.

 Vous pouvez écouter le responsable du centre dans la vidéo dont voici le lien. https://germesdesperance.blogspot.com/2 023/05/echo-de-kamituga-le-centre-de- formation.htm

Tout cela nous dynamise, nous encourage et nous aide à poursuivre malgré les nombreux problèmes rencontrés ces dernières semaines dans notre environnement.

 Bukavu inondée et en feu

Les malheurs se sont succédés ces derniers mois à Bukavu et dans les environs.

Nous avons eu énormément de pluies cette année. Celles-ci ont provoqué des glissements de terrain dans la ville de Bukavu, mais aussi à l’extérieur, comme dans la zone de Kalehe à quelques dizaines de km de Bukavu. À la suite d’une pluie torrentielle qui les a fait déborder de leur lit, deux rivières se sont rejointes pour dévaler vers des agglomérations où se tenait un grand marché local. En quelques minutes, tout a été ravagé. Les chiffres qui ont été diffusés par une enquête sérieuse au mois de mai sont hallucinants : 5256 victimes dont une grande partie encore ensevelies sous la boue ou noyées dans le lac en contrebas, 5809 sinistrés qui ont perdu leur maison et tous leurs biens, plus de 1000 enfants non accompagnés et séparés, 2683 maisons détruites, 3 écoles et une église détruite, 3 ponts et 1 marché ravagés etc.…

Avant le cataclysme


 Plusieurs glissements de terrain qui avaient eu lieu ces 10 dernières années au même endroit signalaient la nécessité une délocalisation des villages, à cause de la déforestation systématique par la population qui coupe les arbres sans replanter ou creuse la terre pour chercher de l’or. La montagne entièrement fragilisée menaçait et c’était connu par les services de l’Etat qui ont laissé faire. Maintenant encore on attend que l’État prenne sa responsabilité pour la délocalisation de ce qui reste de la population.

 De nombreuses ONG sont intervenues, souvent avec leur propre agenda et leurs centres d’intérêt. L’identification des destinataires des aides s’est faite parfois dans le désordre si bien qu’il devenait difficile de distinguer les vrais des fausses victimes. L’Eglise s’est évidemment investie dans ses efforts sans que nous ayons reçu cependant un appel officiel à la mobilisation.

après la coulée…

 Un autre drame à Bukavu, ce sont les incendies à répétition dans des quartiers couverts de maisons en bois collées les unes aux autres sans aucune sécurité concernant les réseaux électriques et la voirie, manquant d’eau durant la saison sèche. Plusieurs centaines de maisons ont brûlé en quelques heures, les gens ont tout perdu (jusqu’à 700 maisons ces dernières semaines). Ce que certains étaient parvenus à sortir de leur maison durant l’incendie était souvent pillé, dans l’émotion, par des groupes qui se sont organisés à cet effet. En outre, il n’y a pas de service d’incendie. Inutile de dire dans quel état ces familles nombreuses se sont retrouvées, alors qu’un grand nombre était déjà des déplacés de l’intérieur.



 À peu près à la même époque, la régie des eaux a connu des pannes qui ont duré plusieurs jours, parce qu’il n’y avait pas de pièces de rechange en stock. La population (environ 1 million d’habitants) a essayé de chercher de l’eau dans des sources non aménagées, des mares ou des ruisseaux sans avoir les moyens de la faire bouillir. Il en est résulté un début d’épidémie de choléra qui a déjà fait un certain nombre de morts, à propos desquels on ne communique pas.

Voici donc ces épreuves qui se multiplient sur des populations déjà profondément fragilisées, donnant parfois l’impression d’une malédiction. Les solidarités entre les plus petits sont extraordinaires mais parfois dérisoires face à l’ampleur des crises traversées.

Sur le plan national, encore de grandes inquiétudes

Vous savez que depuis plus d’un an, des zones entières de l’est de notre pays sont occupées par des troupes étrangères, considérés comme des terroristes par l’État, et accusées par l’ONU d’être soutenues par des puissances étrangères frontalières. Les différents rapports dénombrent des massacres, des viols et des charniers, sans compter l’enlèvement de jeunes gens, embauchés de force par les assaillants. Le gouvernement congolais a fait appel à des armées de l’Afrique de l’Est (AEC, la Conférence Economique Africaine) pour reconquérir les territoires pour lesquels les casques bleus n’avaient pas de mandat et se sont montrés inefficaces. Mais une fois arrivées sur place, ces troupes étrangères se sont contentées soit de négocier de loin avec les envahisseurs, soit de poursuivre leurs propres agendas dans cette région minière. Le résultat est que les envahisseurs occupent toujours la région, bien que deux provinces aient été déclarées en état de siège depuis plusieurs mois. Nous attendons avec inquiétude de voir comment cela va évoluer. (Consulter l’article sur notre site Germes d’espérance, réf. ci-dessous).

Les élections nationales de décembre 2023

Un président, les deux chambres et les élus locaux sont concernés par ces élections. Un grand recensement national a été organisé pour renouveler les cartes d’électeurs dans tout le pays, en principe, car il y a des zones occupées ou inaccessibles…. Lors de leur dernière conférence nationale, les évêques du Congo (CENCO) ont exprimé leur inquiétude concernant la préparation des élections, l’audit du fichier électoral, la neutralité de la Commission Electorale Indépendante, etc. Ils craignent la répétition du scénario d’élections précédentes… Ils l’ont exprimé publiquement ce qui a déplu en haut lieu La population n’est pas rassurée…

Chers amis, chères amies, vous connaissez les adages : « Il n’y pas de situation désespérée, il n’y a que des gens qui désespèrent des situations », et aussi : « Si tu ne peux changer la réalité, change ton regard sur cette réalité… » Notre réseau s’appelle GERMES D’ESPERANCE, c’est pourquoi je vous demande de me pardonner de parasiter votre été avec ces nouvelles qui ne sont pas toujours réjouissantes. En même temps, si je vous cachais la réalité pour ne pas vous déranger, vous m’en voudriez, n’est-ce pas. Mais nous gardons l’espérance !

Je garde la paix du cœur, même s’il y a parfois le poids du corps. Nous cheminons ensemble de loin avec vous, et cela nous fait beaucoup de bien de partager ainsi bien simplement avec vous. Je vous mets encore quelques liens ci- dessous pour ceux et celles qui auraient quelques minutes pour vivre avec nous quelques moments forts…

Merci à ceux et celles qui sont arrivés jusqu’à la fin de cette lettre, de la part de tous ceux et celles pour qui votre intérêt est vital.

En toute amitié, Bernard

Un témoignage poignant d’une belle expérience de résilience. https://1drv.ms/v/s!AuMalqelnvJ1huR_67zzZ4ng Ta_UMg?e=BgzLIj

La fête de la femme 2023 en présence de Michèle et gabriel : 


Une façon de me détendre, contempler les martin-pêcheurs de notre presqu’île.

 

Un grand merci à ceux et celles qui nous aident, au nom de ceux et celles qui en bénéficient ! Notre objectif est de les rendre autonomes demain.

Cette année, l’association Garonne Animation (Toulouse) a fait un don à Germes d’Espérance. Nous les en remercions vivement.



 


 


 


 




Menace de la RDC de se retirer de la Francophonie : une décision secouant la Communauté Internationale.

  Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a récemment fait part de son intention de se retirer de l’Organisation Intern...