jeudi 12 août 2021

les enfants connaissent la misère et sont victimes de plusieurs atrocités dans la ville de Bukavu. Quel avenir pour la jeunesse de demain ?

 

Au Sud-Kivu précisément dans la ville de Bukavu, plusieurs enfants passent la nuit à la belle étoile suite aux nombreuses manipulations qu’ils subissent ou à la pauvreté de leurs familles.

A cela s’ajoute, depuis les années 2000, une situation d’exploitation économique des enfants par leurs propres parents, les accusions de sorcellerie contre les enfants mais aussi le phénomène « enfant en situation de rue » a pris de l’ampleur dans cette ville.

Pourtant protégés par la constitution et plusieurs lois congolaises, ces derniers sont toujours oubliés et sont devenus responsables de leur vie.  Or la place de l’enfant c’est dans sa famille, à l’école et pas dans la rue.


Plusieurs chantiers des maisons dans cette même ville sont achevés grâce aux travaux que réalisent ses enfants en coulant les dalles.  Pourtant du point de vue légal, cela est interdit. L’on remarque des enfants qui travaillent dans des chantiers jour et nuit mais qui pour finir sont payés en monnaie de singe et d’autres qui se font escroqués leur prime par des personnes adultes qui les engagent frauduleusement.

En signalant ce que dit la convention internationale des droits de l’enfant à ses article 5, 9 etc. dit

« Art 5 : l’Etat respecte la responsabilité, le droit et le devoir qu’ont les parents ou, le cas échéant, les membres de la famille élargie ou de la communauté… de donner à celui-ci, d’une manière qui corresponde au développement de ses capacités, l’orientation et les conseils appropriés à l’exercice des droits que lui reconnait la présente convention.

Art.9 : l’Etat veille à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins… que cette séparation soit nécessaire dans l’intérêt supérieur de l’enfant. »

La loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant en RD. Congo à ses articles 46, 58 etc. poursuit en disant :

« Art. 46 : l’enfant a son domicile, selon le cas, chez son père et mère et d’être élevé dans la mesure du possible par eux.

Art. 58 : l’enfant est protégé contre toutes les formes d’exploitation économique.

L’exploitation économique s’entend de toute forme d’utilisation abusive de l’enfant à des fins économiques. L’abus concerne notamment le poids du travail par rapport à l’âge de l’enfant, le temps et la durée de travail, l’insuffisance ou absence de la rémunération, l’entrave du travail par rapport à l’accès à l’éducation, développement physique, moral, spirituel et social de l’enfant. »

Malheureusement cela est loin de la réalité.

Ceci laisse à croire que plusieurs personnes le font en cachette et d’autres par ignorance de la loi pourtant dit-on « nul n’est censé ignorer la loi »

Pour préparer l’avenir de ses enfants, nous osons croire que l’Etat congolais, les organisations des droits de l’homme et ceux qui œuvrent dans le domaine de la protection et l’éducation de l’enfant mais aussi la communauté devraient avoir un regard positif vis-à-vis de ses enfants dont jusqu’aujourd’hui la vie future est en danger.

 Ces enfants, dans plusieurs avenues de la ville de Bukavu voire même dans les marchés comme par exemple de Kadutu, Nyawera, Beach Muhanzi, tous à Bukavu, sont à la base des insécurités, des vols et viols des enfants mineurs.



Une fois l’enfant grandi dans cet état, il n’est pas évident qu’il change, la plupart deviennent des voleurs à main armée et d’autres sont à la base des enlèvements des enfants, un phénomène qui est aussi en train de prendre de l’ampleur dans la ville de Bukavu, Kinshasa, Goma, Lubumbashi etc. et qui risque d’échapper au contrôle des services d’ordre dans les jours à venir.

A Kinshasa par exemple, ces enfants sont déjà surnommés « KULUNA », par contre à Bukavu, on les appelle de « MAI BOBO » des surnoms que nous pensons n’avoir aucun sens et aucune signification du point de vue éthique.

Toujours à Bukavu, ces enfants passent des journées dans les canaux d’eaux à la recherche des métaux de cuivre qu’ils vendent pour se trouver de quoi manger.

En 2007, certaines organisations de l’Archidiocèse de Bukavu ont commencé à prendre conscience de l’avenir de ces enfants et sont directement passés à l’action comme c’est le cas du Foyer Ek’Abana qui depuis cette année, a identifié certains enfants qui subissaient l’exploitation économique par leurs parents en vendant de l’eau contre le manioc dans le marché du beach Muhanzi pour nourrir leurs familles. Ses enfants ont été surnommés par la communauté « enfant MAI MUHOGO ».


A cela il y a des organisations qui s’occupent de ces enfants victimes dont nous pouvons citer à titre d’exemple :

-          Le PEDER qui s’occupe des enfants de la rue

-          Le centre Nyota qui accompagne par la formation professionnelle des filles victimes des violences sexuelles

-          Le Foyer Ek’Abana qui s’occupe des enfants accusés de la sorcellerie

-          Le Centre Don Bosco qui s’occupe des enfants en situation de rue, etc.

Toute ces organisations font leurs parts dans la protection et l’encadrement des enfants.

Le travail que réalise ces dernières devrait interpeller le gouvernement et d’autres organisations à s’impliquer davantage pour répondre aux multiples problèmes de ces enfants qui sont l’avenir de demain malheureusement oubliés.

Dans nos investigations, nous avons interview Monsieur Steven MBALAMBALA qui est animateur social au Foyer Ek’Abana et qui, il n’y a pas longtemps, a été dans l’équipe qui a identifié et documenté les cas des enfants vivants dans les rues à Bukavu :

Steven Mbalambala animateur de son état nous précise que

Je suis animateur social au Foyer Ek’Abana chargé de la médiation familiale

Il n’y a pas longtemps nous avons fait le dénombrement des enfants en situation de rue et l’identification parce que nous avons trouvé que le nombre des enfants qui vivent dans la rue à Bukavu est en train d’augmenter.  A l’issue de ce travail, nous somme parvenus à localiser la provenance de ses enfants afin de proposer la stratégie à mettre en place pour diminuer la délinquance des enfants.

En voulant savoir les causes qui font à ce que les enfants se retrouvent dans la rue, Mr Steven poursuit son speech en disant :


Par rapport à ce qui fait que les enfants soient dans la rue, il y a la séparation des parents, quand ils divorcent ou quand ils meurent, les enfants se trouvent en train de chercher leur éducation seule sans limite, mais aussi il y a la pauvreté de la famille et quelque fois l’enfant lui-même.

Au moins 80 pour cent de ces enfants viennent du territoire de Kabare surtout Kabare Nord dont (Mudaka, Murhesa, Kavumu, Katana voir même Kalehe).

Ces enfants dans la rue vendent des beignets pour les adultes, d’autres vendent des sachets etc. parmi eux nous avons aussi trouvé que leur travail est de voler seulement et d’autres fument du chanvre.

Parlant de l’avenir de ces enfants, Steven continue en disant :

De l’avenir de ses enfants, nous pensons que ses enfants n’ont pas d’avenir parce que la communauté ne se sent pas vraiment responsable. Nous pensons qu’il faut peut-être soutenir et augmenté les centres d’hébergement. D’ailleurs nous avons déposé le résultat de notre enquête au gouvernement provincial.

Nous invitons toutes les couches sociales à conjuguer les efforts ensemble afin de voir comment sauver ses enfants.

A conclu Mr Steven.

Destin Byandike Kad.

Destin Byandike Kad. Journaliste indépendant en RD. Congo et membre de l’Union Nationale de la Presse du Congo et chargé de communication de Germes d’Espérance au Sud-Kivu.

 





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