(Bunyakiri, juin 2023 par Destin BYANDIKE) |
Depuis plus d’un siècle, plusieurs
territoires au Sud-Kivu restent inaccessibles suite au manque d’infrastructures
routières, pourtant plusieurs travaux de réhabilitation des routes ont été
financés, malheureusement sansiréalisation visible.
La semaine dernière, ce sujet a été
au menu des échanges à l’assemblée nationale à Kinshasa lors d’un débat du contrôle
parlementaire où, les députés nationaux, Trésor MUTIKI, Emile SUMAILI et
Placide WENDA, élus de Mwenga et Shabunda ont émi le vœu de voir le ministre
national des infrastructures s’impliquer pour résoudre tant soit peu le
problème de route dans ces milieux.
Dans son mot, l’Honorable Emile
Sumaili, a souligné qu’à Shabunda par exemple, un sac de ciment coûte 100$ comparativement à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu où ça
coûte 8$, une bouteille d’eau minérale
qui coûte 700 franc à Bukavu, à Shabunda c’est 7 000 franc, par contre, un
sac de riz qui s’achète entre 20 et 25$ à Bukavu, à Shabunda c’est 3$.
Ces élus du peuple mentionnent que
dans des territoires reculés au Sud-Kivu, il y a des personnes de plus de 45
ans qui n’ont jamais vu le véhicule parce ce que tout simplement il y a impraticabilité
des routes.
Cette situation est due au
délabrement très avancé de la route nationale numéro 2 (RN2) rendant
impraticable cette voie d’intérêt national pour se rendre de Kamituga à Bukavu.
Une situation qui impacte les
produits manufacturés à Kamituga et le prix de transport.
« Il faut deux à trois jours ou semaines pour parcourir les 170
kilomètres qui séparent Kamituga de Bukavu. Cette route est parsemée des
bourbiers, des ponts effondrés et par conséquent, les véhicules sont bloqués »
Indique Basubi Ombeni, un habitant de Kamituga.
En effet, la société civile de
Shabunda (Sud-Kivu) a alerté, le week-end dernier, à propos d’un manque
d’éléments de la Police nationale congolaise (PNC) dans plusieurs localités de
ce territoire.
Isaac Kilunga, président de cette
structure précise que le manque d’effectifs des agents de l’ordre est davantage
observé dans la chefferie de Wakabango 1er et celle de Bakisi.
Il a indiqué que cette carence a
pour conséquence la mauvaise gestion des conflits communautaires dans cette
partie de la Province :
« Vous pouvez traverser une distance de plus de 30 kilomètres, sans
trouver même un poste de la police. Les conséquences sont multiples où la
vengeance privée fait la règle, les autres qui se surnomment les Wazalendo, par
moment, ce sont ceux-là qui gèrent ces entités ou alors la communauté est
appelée à faire ce que nous appelons « l’arbre à palabre »,
l’arrangement à l’amiable ». Indique radio Okapi.
Pendant ce temps au Sud-Kivu, une recommandation pour la paix dans les
hauts plateaux de Fizi, Mwenga, Itombwe et Uvira apparait comme une voie pour
éradiquer le conflit communautaire dans ces milieux.
L'Union pour la Paix et le
Développement, UNIPAD en sigle, une association autochtone dans ces milieux, a
constaté ces derniers temps, non sans préoccupations, la publication ou le
postage, dans les réseaux sociaux, des discours, messages, propos et
communiqués, susceptibles de remettre en cause la paix et la sécurité qui
reviennent, petit à petit, dans la région des hauts plateaux de Fizi, Mwenga,
Itombwe et Uvira, en proie aux affrontements interethniques qui durent depuis
2017.
Pour ne pas revenir sur les
événements qui ont endeuillé et détruit la région susmentionnée, il convient de
préciser que l‘espoir d'un retour de la paix se trouve dans de bonnes
perspectives.
Cette affirmation est justifiée
par deux indices sérieux, à savoir, entre autres :
-
L'activisme des bandes armées étrangères, qui
constituaient, jadis une menace pour la sécurité et la paix dans cette région,
s'éloignent, peu à peu, grâce à la vigilance des FARDC (Armée régulière), des
groupes d'auto-défense et à la détermination affichée par la population, toutes
communautés confondues, de revivre dans la paix ;
-
De très bonnes nouvelles, confirment des
mouvements des retours des "compatriotes Bafuliiru, Babembe, Banyamulenge
et Banyindu, dans certains de leurs villages ainsi que la reprise des activités
agro-pastorales, traditionnellement pratiquées par lesdites communautés, depuis
des siècles de vie commune. » message figuré dans la correspondance de
UNIPAD publiée le 16/11/2024.
Sources :
-
Recommandation de UNIPAD
(document)
-
Radio Okapi
Destin BYANDIKE.