samedi 30 novembre 2024

Manque d’infrastructures au Sud-Kivu, un défis majeur pour le décollage économique et social des habitats.

 

(Bunyakiri, juin 2023 par Destin BYANDIKE)

Depuis plus d’un siècle, plusieurs territoires au Sud-Kivu restent inaccessibles suite au manque d’infrastructures routières, pourtant plusieurs travaux de réhabilitation des routes ont été financés, malheureusement sansiréalisation visible. 

La semaine dernière, ce sujet a été au menu des échanges à l’assemblée nationale à Kinshasa lors d’un débat du contrôle parlementaire où, les députés nationaux, Trésor MUTIKI, Emile SUMAILI et Placide WENDA, élus de Mwenga et Shabunda ont émi le vœu de voir le ministre national des infrastructures s’impliquer pour résoudre tant soit peu le problème de route dans ces milieux.

Dans son mot, l’Honorable Emile Sumaili, a souligné qu’à Shabunda par exemple, un sac de ciment coûte 100$ comparativement à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu où ça coûte 8$, une bouteille d’eau minérale qui coûte 700 franc à Bukavu, à Shabunda c’est 7 000 franc, par contre, un sac de riz qui s’achète entre 20 et 25$ à Bukavu, à Shabunda c’est 3$.

Ces élus du peuple mentionnent que dans des territoires reculés au Sud-Kivu, il y a des personnes de plus de 45 ans qui n’ont jamais vu le véhicule parce ce que tout simplement il y a impraticabilité des routes.

Cette situation est due au délabrement très avancé de la route nationale numéro 2 (RN2) rendant impraticable cette voie d’intérêt national pour se rendre de Kamituga à Bukavu.

Une situation qui impacte les produits manufacturés à Kamituga et le prix de transport.

« Il faut deux à trois jours ou semaines pour parcourir les 170 kilomètres qui séparent Kamituga de Bukavu. Cette route est parsemée des bourbiers, des ponts effondrés et par conséquent, les véhicules sont bloqués » Indique Basubi Ombeni, un habitant de Kamituga.

En effet, la société civile de Shabunda (Sud-Kivu) a alerté, le week-end dernier, à propos d’un manque d’éléments de la Police nationale congolaise (PNC) dans plusieurs localités de ce territoire.

Isaac Kilunga, président de cette structure précise que le manque d’effectifs des agents de l’ordre est davantage observé dans la chefferie de Wakabango 1er et celle de Bakisi.

Il a indiqué que cette carence a pour conséquence la mauvaise gestion des conflits communautaires dans cette partie de la Province : 

 « Vous pouvez traverser une distance de plus de 30 kilomètres, sans trouver même un poste de la police. Les conséquences sont multiples où la vengeance privée fait la règle, les autres qui se surnomment les Wazalendo, par moment, ce sont ceux-là qui gèrent ces entités ou alors la communauté est appelée à faire ce que nous appelons « l’arbre à palabre », l’arrangement à l’amiable ». Indique radio Okapi.

Pendant ce temps au Sud-Kivu, une recommandation pour la paix dans les hauts plateaux de Fizi, Mwenga, Itombwe et Uvira apparait comme une voie pour éradiquer le conflit communautaire dans ces milieux.

L'Union pour la Paix et le Développement, UNIPAD en sigle, une association autochtone dans ces milieux, a constaté ces derniers temps, non sans préoccupations, la publication ou le postage, dans les réseaux sociaux, des discours, messages, propos et communiqués, susceptibles de remettre en cause la paix et la sécurité qui reviennent, petit à petit, dans la région des hauts plateaux de Fizi, Mwenga, Itombwe et Uvira, en proie aux affrontements interethniques qui durent depuis 2017.

Pour ne pas revenir sur les événements qui ont endeuillé et détruit la région susmentionnée, il convient de préciser que l‘espoir d'un retour de la paix se trouve dans de bonnes perspectives.

Cette affirmation est justifiée par deux indices sérieux, à savoir, entre autres :

-          L'activisme des bandes armées étrangères, qui constituaient, jadis une menace pour la sécurité et la paix dans cette région, s'éloignent, peu à peu, grâce à la vigilance des FARDC (Armée régulière), des groupes d'auto-défense et à la détermination affichée par la population, toutes communautés confondues, de revivre dans la paix ;

-          De très bonnes nouvelles, confirment des mouvements des retours des "compatriotes Bafuliiru, Babembe, Banyamulenge et Banyindu, dans certains de leurs villages ainsi que la reprise des activités agro-pastorales, traditionnellement pratiquées par lesdites communautés, depuis des siècles de vie commune. » message figuré dans la correspondance de UNIPAD publiée le 16/11/2024.

Sources :

-          Recommandation de UNIPAD (document)

-          Radio Okapi

 

Destin BYANDIKE.

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