jeudi 7 novembre 2024

Révision constitutionnelle, une voie vers la quatrième République en RD. Congo.

Dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques, des défis économiques et des préoccupations sécuritaires, entreprendre une révision constitutionnelle en RDC pourrait comporter des risques importants étant donné que ce pays de Lumumba est à un moment charnière de son histoire, où le respect des principes démocratiques et des institutions est essentiel pour renforcer la confiance de la population envers ses dirigeants.

A en croire plusieurs acteurs politiques, ce processus va non seulement briser l’élan vers une démocratie croissante mais aussi nuire à la cohésion nationale entre les populations.

La confirmation de cette annonce a été faite à Kisangani, le 23 octobre de cette année par le président de la République, Félix Tshisekedi qui a affirmé que ce changement pourrait réduire le temps nécessaire à la formation du gouvernement, actuellement jugé trop long, dénonçant une constitution rédigée par « des étrangers ».

Moïse Nyarugabo, ancien député national, sénateur et cadre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), dénonce d’abord un manque de cohérence dans le chef des défenseurs actuels du changement de la Constitution par rapport à leur lutte dans l’opposition.

« Quelqu’un avait dit que la Constitution n’était pas le problème du Congo. Opposé au changement de celle-ci, il y a eu mort d’hommes », faisant sûrement référence au combat de l’opposition d’alors incarnée par le Parti au pouvoir.

Cet ancien député national élu d’Uvira au Sud-Kivu, s’interroge sur les dernières sorties médiatiques des membres du parti au pouvoir et du porte-parole du gouvernement congolais.

« Un jour, poursuit-il, « Kabuya [SG UDPS] annonce la révision, Muyaya (Porte-parole du Gouvernement) dément, que ce n’est pas à l’ordre du jour. Quelques semaines après, le Président confirme. Qui est le dindon de la farce ? ». S’interroge Moïse Nyarugabo.

Pour Elly HABIBU, sociologue et acteur politique au Sud-Kivu que nous avons contacté à ce sujet, pense que pour la partie Est de la RDC, la révision de la constitution dépendra de l’implication de Vital KAMERHE et Bahati LUKWEBO, actuellement président de l’Assemblée Nationale et deuxième vice-président du Sénat car étant des faiseurs d’opinion à l’Est du pays.

Pendant ce temps, la CENCO (Conférence Épiscopale Nationale du Congo) craint un bain de sang à travers la République pendant les manifestations de contestation de la révision de la Constitution.

La (CENCO), entrevoit une effusion de sang à l’horizon 2025 -2026, quand le projet embryonnaire de la révision de la Constitution sera exécuté. Mgr Donatien Nshole, Secrétaire Général de cette structure des prélats catholiques a averti le président Tshisekedi en le suppliant à ne pas emboîter la voie de changer ou de réviser la Constitution, de peur que l’on dénombre des morts, lors des activités de contestation qui seront programmées par l’opposition et la société civile.

Selon Donatien Nshole, seul le président de la République portera la responsabilité des conséquences de cette décision.

Interrogé sur la réaction des évêques, Mgr Donatien Nshole a rappelé que l’Église s’était déjà prononcée sur cette question lors de sa dernière réunion plénière, et il a fermement réitéré son opposition. » Un message que nous pouvons lire dans un article du média en ligne Réveil-Congo.

Selon l’esprit de la lettre du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph KABILA, ancien président de la RDC, dans une correspondance rendue publique le 27 octobre dernier, le FCC pense que ne pas être prêt à mourir pour défendre ses droits, c’est se faire complice de son bourreau.

Ce regroupement politique qui a géré le pays pendant 18 ans, prend à témoin l’opinion tant nationale qu’internationale en notant que cette décision témoigne, si besoin en est encore, de sa volonté manifeste, maintes fois démontrée, de remettre en question le Pacte républicain issu du Dialogue inter congolais de Sun City.

Pour le FCC, le véritable objectif de ce projet de changement de Constitution est clair, à savoir l'instauration d'une présidence à vie omnipotente, par le déverrouillage des dispositions constitutionnelles intangibles.

Références :

-          Mediacongo.net

-          média en ligne Réveil-Congo

-          bkinfos.net

-          Communiqué du FCC du 27 octobre 2024 sur le projet de la révision constitutionnelle

 

Par Destin BYANDIKE

 

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