Le
gaz méthane est une ressource se trouvant dans le lac Kivu à l’Est de la
République Démocratique du Congo et à l’Ouest du Rwanda pays voisin du Congo. Il représente aujourd’hui un danger permanent pour la
population vivant au Sud et au Nord-Kivu en RDC, au Rwanda, une partie de
l’Ouganda et la moitié du Burundi. Il est aussi une grande ressource énergétique
très importante dans la mesure où on l’exploite d’une manière bénéfique pour ces
4 pays en général et la population riveraine en particulier.
Le
grand danger que présente ce gaz est le fait qu’à quelque kilomètre du lac, se
trouve le volcan Nyirangongo. Certains chercheurs estiment que si jamais le
volcan crée un canal souterrain dans le lac, cela provoquerait l’explosion
gazeuse dans cette partie de la région.
Le
Rwanda pays voisin de la RDC, a commencé depuis 2016 à exploiter cette
ressource avec le partenariat de Kivuwatt qui est piloté par la société
américaine « ContourGlobal ». Cela
représente un pas à encourager parce que non seulement cela contribue à la création
d’emplois pour des jeunes, au renforcement de l’économie de ce pays, mais aussi
à la diminution des risques que présente cette ressource.
Plus
de deux millions de personnes seraient
en danger en cas d’explosion du gaz. La ville de Bukavu avec certains villages
des territoires d’Idjwi, Kalehe et Kabare, la ville de Goma, le Rwanda, seraient
les premiers victimes de cet enjeu dangereux du fait que la population vit aux
alentours du Lac.
Pour la RDC, en
janvier 2020, l'ancien ministre national des Hydrocarbures, Rubens Mikindo,
avait lancé un projet d'évacuation du gaz carbonique et du méthane contenu dans
le lac, le méthane pouvant alors être utilisé pour produire de l'électricité,
mais jusqu’à présent, rien n’a été fait.
Une société tunisienne a même été recrutée pour l'exécution du projet
mais le problème des autorisations s'est posé lors de la signature du contrat
car il fallait avoir en même temps l'autorisation d'exploitation du gaz méthane
(qui relève du ministère national des hydrocarbures) et l'autorisation de
production d'électricité (qui relève du ministère de l'énergie et des
ressources hydrauliques)"
On connaît les
émanations de ces gaz qui ont déjà causé la mort de bétail dans certains
quartiers à l'ouest de Goma. Deux ans plus tard et alors que ce projet n'a pas
avancé, le ministère provincial en charge des ressources hydrauliques, de l'énergie
et des hydrocarbures au Nord-Kivu évoque des soucis administratifs mais il
affirme que l'exploitation pourrait démarrer sous peu.
En en croire plusieurs activistes de droits de l’homme, l’exploitation
du gaz dans le lac Kivu devrait se faire par une collaboration bilatérale entre
le Congo et le Rwanda, afin d’apporter des solutions durables et une assurance
à la population qui reste avec la peur au ventre ne sachant ni le jour ni
l’heure où le pire peut arriver.
Pourtant, les habitants de Goma et Bukavu
continuent à critiquer le manque d'information concernant le dégazage du lac
Kivu. Le fond du lac contient en effet d'importantes quantités de gaz toxiques
qui, en cas de tremblement de terre ou d'éruption volcanique, risquent de s'échapper.
Un danger justement redouté lors de l'éruption du
Nyiragongo en mai 2021.
La société civile Congolaise dénonce le
blocage de ce projet qui, selon elle, est la conséquence de la mauvaise
gestion, voire de la corruption, de la part des autorités de régulation du
secteur des hydrocarbures au Congo.
Alors que l'exploitation et la transformation du gaz méthane n'a pas encore
commencé, une petite unité est en service au niveau du golfe de Kabuno pour
réduire la menace du dioxyde de carbone autour du lac Kivu. Mais cela ne
suffit pas vu l’ampleur des menaces que présente cet enjeu.
Bref, une telle concentration de gaz
au Lac Kivu est problématique, car elle pourrait servir de détonateur pour une
éruption limnique, caractérisée par le dégazage brutal du lac qui relarguerait
alors les couches de gaz amassé durant des années. En pareilles circonstances,
les conséquences humaines peuvent en être dramatiques.
Rappelons qu’en 1986, le gaz libéré
par le lac Nyos, au Cameroun, avait ainsi tué par asphyxie plus de 1 700
personnes, dans un périmètre de 25 kilomètres. Deux ans auparavant,
toujours au Cameroun, un phénomène semblable, survenu aux abords du lac Monoun,
s’était soldé par 37 décès. Or, le Kivu contient mille fois plus de gaz que le
Nyos, tout en se situant dans une région très fortement densifiée, où vivent
plus de deux millions de personnes. Et comme la concentration du gaz augmente
au fil des ans, la possibilité d’une éruption limnique s’accroît,
mécaniquement. Cité par l’hebdomadaire Jeune Afrique.
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