jeudi 5 mai 2022

LE GAZ METHANE DANS LE LAC KIVU, UN DANGER POUR LA POPULATION

Le gaz méthane est une ressource se trouvant dans le lac Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo et à l’Ouest du Rwanda pays voisin du Congo. Il représente aujourd’hui un danger permanent pour la population vivant au Sud et au Nord-Kivu en RDC, au Rwanda, une partie de l’Ouganda et la moitié du Burundi. Il est aussi une grande ressource énergétique très importante dans la mesure où on l’exploite d’une manière bénéfique pour ces 4 pays en général et la population riveraine en particulier.

Le grand danger que présente ce gaz est le fait qu’à quelque kilomètre du lac, se trouve le volcan Nyirangongo. Certains chercheurs estiment que si jamais le volcan crée un canal souterrain dans le lac, cela provoquerait l’explosion gazeuse dans cette partie de la région.

Le Rwanda pays voisin de la RDC, a commencé depuis 2016 à exploiter cette ressource avec le partenariat de Kivuwatt qui est piloté par la société américaine « ContourGlobal ».  Cela représente un pas à encourager parce que non seulement cela contribue à la création d’emplois pour des jeunes, au renforcement de l’économie de ce pays, mais aussi à la diminution des risques que présente cette ressource.

Plus de deux millions de personnes seraient en danger en cas d’explosion du gaz. La ville de Bukavu avec certains villages des territoires d’Idjwi, Kalehe et Kabare, la ville de Goma, le Rwanda, seraient les premiers victimes de cet enjeu dangereux du fait que la population vit aux alentours du Lac.

Pour la RDC, en janvier 2020, l'ancien ministre national des Hydrocarbures, Rubens Mikindo, avait lancé un projet d'évacuation du gaz carbonique et du méthane contenu dans le lac, le méthane pouvant alors être utilisé pour produire de l'électricité, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait.

Une société tunisienne a même été recrutée pour l'exécution du projet mais le problème des autorisations s'est posé lors de la signature du contrat car il fallait avoir en même temps l'autorisation d'exploitation du gaz méthane (qui relève du ministère national des hydrocarbures) et l'autorisation de production d'électricité (qui relève du ministère de l'énergie et des ressources hydrauliques)"

On connaît les émanations de ces gaz qui ont déjà causé la mort de bétail dans certains quartiers à l'ouest de Goma. Deux ans plus tard et alors que ce projet n'a pas avancé, le ministère provincial en charge des ressources hydrauliques, de l'énergie et des hydrocarbures au Nord-Kivu évoque des soucis administratifs mais il affirme que l'exploitation pourrait démarrer sous peu.

En en croire plusieurs activistes de droits de l’homme, l’exploitation du gaz dans le lac Kivu devrait se faire par une collaboration bilatérale entre le Congo et le Rwanda, afin d’apporter des solutions durables et une assurance à la population qui reste avec la peur au ventre ne sachant ni le jour ni l’heure où le pire peut arriver.

Pourtant, les habitants de Goma et Bukavu continuent à critiquer le manque d'information concernant le dégazage du lac Kivu. Le fond du lac contient en effet d'importantes quantités de gaz toxiques qui, en cas de tremblement de terre ou d'éruption volcanique, risquent de s'échapper. Un danger justement redouté lors de l'éruption du Nyiragongo en mai 2021.

La société civile Congolaise dénonce le blocage de ce projet qui, selon elle, est la conséquence de la mauvaise gestion, voire de la corruption, de la part des autorités de régulation du secteur des hydrocarbures au Congo.

Alors que l'exploitation et la transformation du gaz méthane n'a pas encore commencé, une petite unité est en service au niveau du golfe de Kabuno pour réduire la menace du dioxyde de carbone autour du lac Kivu. Mais cela ne suffit pas vu l’ampleur des menaces que présente cet enjeu.

Bref, une telle concentration de gaz au Lac Kivu est problématique, car elle pourrait servir de détonateur pour une éruption limnique, caractérisée par le dégazage brutal du lac qui relarguerait alors les couches de gaz amassé durant des années. En pareilles circonstances, les conséquences humaines peuvent en être dramatiques.

Rappelons qu’en 1986, le gaz libéré par le lac Nyos, au Cameroun, avait ainsi tué par asphyxie plus de 1 700 personnes, dans un périmètre de 25 kilomètres. Deux ans auparavant, toujours au Cameroun, un phénomène semblable, survenu aux abords du lac Monoun, s’était soldé par 37 décès. Or, le Kivu contient mille fois plus de gaz que le Nyos, tout en se situant dans une région très fortement densifiée, où vivent plus de deux millions de personnes. Et comme la concentration du gaz augmente au fil des ans, la possibilité d’une éruption limnique s’accroît, mécaniquement. Cité par l’hebdomadaire Jeune Afrique.

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