En 2021 et 2022, la RDC a
enregistré le plus grand nombre de cas vérifiés de violences sexuelles contre
des enfants commises par les forces armées et des groupes armés œuvrant dans la
partie Est du Congo-Kinshasa.
En 2022, plus de 730 enfants ont été enlevés, ce qui en fait
le plus grand nombre d’enlèvements jamais vérifiés par les Nations Unies en
RDC. Mme Sen Gupta, Directrice de la protection de l’enfance à l’UNICEF,
lors d’une mission le 28 Septembre 2023 à Goma en RDC, a déclaré que «
Cette violence est inacceptable. Nous appelons toutes les parties en conflit à
prendre des mesures pour prévenir et mettre fin à toutes les violations graves
commises à l’encontre des enfants ».
Depuis que la violence a éclaté en octobre 2022 au Nord
Kivu/Goma, 1,5 million de personnes ont été contraintes de fuir pour sauver
leur vie dans l’Est de la RDC. Au total, 6,1 millions de personnes ont été
déplacées, précise le rapport de l’UNICE sur les cas de violations graves
commises à l’encontre des enfants depuis une décennie.
Par ailleurs, le conflit dans l'est de la RDC a perturbé la
production agricole vitale et la croissance des infrastructures essentielles.
Cette crise alimentée par l'évolution de la dynamique des groupes armés et des
luttes pour les ressources, est exacerbée par des tensions géopolitiques
profondément enracinées. En conséquence, des milliers de personnes sont aujourd'hui
déplacées dans les trois provinces de l’Est, l'Ituri, le Nord-Kivu et le
Sud-Kivu.
La crise de la sécurité alimentaire pour de nombreuses
personnes en République démocratique du Congo reste critique, avec plusieurs
défis - insécurité, dévastation et manque d'infrastructures, faible accès à des
intrants de qualité et au financement -, pour n'en citer que quelques-uns - qui
compromettent leurs chances de pouvoir se nourrir correctement et de nourrir
leurs familles. La seule façon de briser le cycle et d'infléchir ces tendances
est d'aider les familles rurales à accroître leur résilience et leur
productivité, a déclaré Aristide Ongone, Représentant de l'Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en RDC.
Pour rappel, le problème d’insécurité à l’Est du Congo a pris
une autre forme depuis 2022, pour le Nord-Kivu. Au-delà de Bunagana sous
contrôle du M23, des combats ne cessent de se reproduire causant de nombreuses
pertes en vies humaines. De violents combats ont repris dans la province
du Nord-Kivu, opposant principalement les différents groupes armés fidèles à
Kinshasa, réunis sous la bannière des « Wazalendo » (Patriote en Swahili)
et les éléments du Mouvement du 23-Mars (M23).
Henry-Pacifique Mayala, coordinateur du Baromètre
sécuritaire du Kivu (KST) dans l’est de la RDC, précise que s’il
ne note pas une augmentation des incidents sécuritaires depuis le début de ce
nouveau pic de tensions, il observe un repositionnement des acteurs ainsi que
l’installation d’une administration parallèle dans certaines zones contrôlées
par le M23.
A cela, s’ajoute une pression pour le départ de la Monusco
dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Le mercredi 30 août
2023, des soldats congolais ont tentés de contrôler une foule de
manifestants lors d'une manifestation contre la MONUSCO. Selon Moleka
Maregane, "chargé de sécurité" de la secte mystico-religieuse à Goma,
déclare : « Avant que la manifestation - interdite quelques jours
plus tôt par la mairie de Goma - ne débute, "les FARDC (armée congolaise)
nous ont attaqués au local de notre radio et à notre temple et ils ont tué six
personnes" »,. Il ajoute qu'au cours de cet assaut lancé par
l'armée, leur leader Mutumishi Efraimu Bisimwa a été arrêté. Au total, près de
50 personnes ont été tuées par l’armée. Plusieurs officiers supérieurs ont été
condamnés sans que la clarté n’ait été faite sur cette attaque.
Pour le gouvernorat du Nord-Kivu, il s'agit d'un "groupe
de bandits armés, drogués et manipulés qui ont prémédité et semé le chaos
dans la ville".
Destin BYANDIKE, pour Germes d’Espérance.