vendredi 6 octobre 2023

Projection ascendante des viols et des enlèvements d’enfants en RDC


En 2021 et 2022, la RDC a enregistré le plus grand nombre de cas vérifiés de violences sexuelles contre des enfants commises par les forces armées et des groupes armés œuvrant dans la partie Est du Congo-Kinshasa.

En 2022, plus de 730 enfants ont été enlevés, ce qui en fait le plus grand nombre d’enlèvements jamais vérifiés par les Nations Unies en RDC.  Mme Sen Gupta, Directrice de la protection de l’enfance à l’UNICEF, lors d’une mission le 28 Septembre 2023 à Goma en RDC, a déclaré que « Cette violence est inacceptable. Nous appelons toutes les parties en conflit à prendre des mesures pour prévenir et mettre fin à toutes les violations graves commises à l’encontre des enfants ».

Depuis que la violence a éclaté en octobre 2022 au Nord Kivu/Goma, 1,5 million de personnes ont été contraintes de fuir pour sauver leur vie dans l’Est de la RDC. Au total, 6,1 millions de personnes ont été déplacées, précise le rapport de l’UNICE sur les cas de violations graves commises à l’encontre des enfants depuis une décennie.

Par ailleurs, le conflit dans l'est de la RDC a perturbé la production agricole vitale et la croissance des infrastructures essentielles. Cette crise alimentée par l'évolution de la dynamique des groupes armés et des luttes pour les ressources, est exacerbée par des tensions géopolitiques profondément enracinées. En conséquence, des milliers de personnes sont aujourd'hui déplacées dans les trois provinces de l’Est, l'Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

La crise de la sécurité alimentaire pour de nombreuses personnes en République démocratique du Congo reste critique, avec plusieurs défis - insécurité, dévastation et manque d'infrastructures, faible accès à des intrants de qualité et au financement -, pour n'en citer que quelques-uns - qui compromettent leurs chances de pouvoir se nourrir correctement et de nourrir leurs familles. La seule façon de briser le cycle et d'infléchir ces tendances est d'aider les familles rurales à accroître leur résilience et leur productivité, a déclaré Aristide Ongone, Représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en RDC.

Pour rappel, le problème d’insécurité à l’Est du Congo a pris une autre forme depuis 2022, pour le Nord-Kivu. Au-delà de Bunagana sous contrôle du M23, des combats ne cessent de se reproduire causant de nombreuses pertes en vies humaines. De violents combats ont repris dans la province du Nord-Kivu, opposant principalement les différents groupes armés fidèles à Kinshasa, réunis sous la bannière des « Wazalendo » (Patriote en Swahili) et les éléments du Mouvement du 23-Mars (M23).

Henry-Pacifique Mayala, coordinateur du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) dans l’est de la RDC, précise que s’il ne note pas une augmentation des incidents sécuritaires depuis le début de ce nouveau pic de tensions, il observe un repositionnement des acteurs ainsi que l’installation d’une administration parallèle dans certaines zones contrôlées par le M23.

A cela, s’ajoute une pression pour le départ de la Monusco dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Le mercredi 30 août 2023, des soldats congolais ont tentés de contrôler une foule de manifestants lors d'une manifestation contre la MONUSCO. Selon Moleka Maregane, "chargé de sécurité" de la secte mystico-religieuse à Goma, déclare : « Avant que la manifestation - interdite quelques jours plus tôt par la mairie de Goma - ne débute, "les FARDC (armée congolaise) nous ont attaqués au local de notre radio et à notre temple et ils ont tué six personnes" »,. Il ajoute qu'au cours de cet assaut lancé par l'armée, leur leader Mutumishi Efraimu Bisimwa a été arrêté. Au total, près de 50 personnes ont été tuées par l’armée. Plusieurs officiers supérieurs ont été condamnés sans que la clarté n’ait été faite sur cette attaque.

Pour le gouvernorat du Nord-Kivu, il s'agit d'un "groupe de bandits armés, drogués et manipulés qui ont prémédité et semé le chaos dans la ville".

Destin BYANDIKE, pour Germes d’Espérance.

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