vendredi 20 octobre 2023

Situation sécuritaire à Goma, des déplacements de la population continuent d’être enregistrés

De violents affrontements ont été encore signalés, ce dimanche 15 octobre, entre les groupes armés locaux et les rebelles du M23 dans la région de Tongo et Bishusha, chefferie de Bwito, au territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. A Masisi, toujours dans cette province, c’est un calme précaire qui est signalé dans la région de Kitshanga où la situation reste incertaine.

Des sources dans la région renseignent que des affrontements se déroulent notamment à Rushovu, Kihonga, Rushege et Kisangani dans la partie Tongo mais aussi autour de Bwiza notamment à Sun city, Tanzanie et Kaveni à environ 7 km de Bwiza.

D’après 7sur7.CD, la coalition des groupes armés locaux dit WAZALENDO (patriotes en français) essaye de bloquer le passage des renforts du M23 sur l’axe Tongo tentant d'occuper également Bwiza, l’une des grands bastions des rebelles du M23. Quelques civils auraient été blessés notamment un habitant de Rushovu.

Des détonations de bombes ont été également entendues dans cette partie.

Par ailleurs, dans le Masisi, quelques accrochages ont été signalés pendant la nuit de samedi à dimanche á trois endroits différents autour de Kitchanga, notamment à Burungu.

Les activités socio-économiques sont restées quasiment paralysées, les écoles, les boutiques et certaines structures sanitaires n'ont pas ouvert leurs portes suite à la menace constante des terroristes. Les habitants sont confrontés à des difficultés d'approvisionnement en nourriture, en médicaments et en autres articles essentiels, ce qui nuit à leur qualité de vie. De plus, le climat d'insécurité et les restrictions de déplacement imposées affectent également la stabilité économique de la région et mettent en péril les moyens de subsistance des habitants.

Face à cette situation préoccupante, il est primordial que les autorités compétentes y compris les dirigeants locaux, les forces de sécurité et la communauté internationale, coordonnent leurs efforts pour rétablir la sécurité dans la région. 

Début septembre dernier, les chefs d’Etat du bloc économique de l’Afrique de l’Est avaient pris la décision de prolonger le mandat de la force régionale jusqu’au 8 décembre 2023.

Rappelons qu’il se constate que l’EAC et la Monusco peinent toujours à mettre fin à l’insécurité dans la région riche en minerais du vaste pays de l’Afrique centrale.

Aussi, au moins 57 personnes sont mortes dans une manifestation contre les deux missions en août dernier dans la ville de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu), selon un rapport des autorités congolaises afin d’exiger soit leur implication totale ou le retrait définitif sur le sol congolais.

Suite à la pression, la MONUSCO a lancé depuis jeudi 12 octobre à Lubero, dans la province du Nord-Kivu, le processus de fermeture de son antenne locale et de sa base militaire dans cette partie. Cette antenne de Lubero sera définitivement fermée le 31 décembre prochain.

L’annonce a été faite le même jeudi par le chef de bureau intérimaire de la MONUSCO/Beni, Abdourahamane Ganda, qui a conduit une délégation des différents services de la Mission venus pour évaluer les mécanismes à mettre en place pour accompagner ce processus de retrait accéléré.

« Ce retrait qui était initialement prévu pour le 31 décembre 2024, le gouvernement a demandé d’accélérer et de le ramener au 31 décembre 2023. Et cette demande a été confirmée par le Président de la République à la tribune des nations unies. Ça veut dire que c’est quelque chose de très officiel et de très sérieux. Et c’est pour marquer ce caractère sérieux que la mission a décidé d’accélérer et à donner un bon signe pour commencer à fermer l’antenne de Lubero », a expliqué Abdourahamane Ganda.

Il ajoute que la MONUSCO a pris des dispositions pour qu’au 31 décembre 2023, sa présence de la MONUSCO à Lubero cesse.

A cela, le Conseil de sécurité des Nations Unies a émis une demande ferme, exigeant la cessation immédiate de toute nouvelle avancée du M23, groupe ciblé par des sanctions onusiennes. Le Conseil réclame également une mise en œuvre immédiate et totale des engagements en faveur du retrait du M23 de tous les secteurs occupés et de son cantonnement. Toute forme de soutien extérieur au M23 est vivement condamnée et doit être immédiatement stoppée, selon la déclaration émise lundi 15 octobre 2023.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité condamne également le soutien apporté à d'autres groupes armés, tels que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sont sous le coup de sanctions de l'ONU, et exige que ce soutien prenne fin.

Destin BYANDIKE pour Germes d’Espérance.

vendredi 6 octobre 2023

Projection ascendante des viols et des enlèvements d’enfants en RDC


En 2021 et 2022, la RDC a enregistré le plus grand nombre de cas vérifiés de violences sexuelles contre des enfants commises par les forces armées et des groupes armés œuvrant dans la partie Est du Congo-Kinshasa.

En 2022, plus de 730 enfants ont été enlevés, ce qui en fait le plus grand nombre d’enlèvements jamais vérifiés par les Nations Unies en RDC.  Mme Sen Gupta, Directrice de la protection de l’enfance à l’UNICEF, lors d’une mission le 28 Septembre 2023 à Goma en RDC, a déclaré que « Cette violence est inacceptable. Nous appelons toutes les parties en conflit à prendre des mesures pour prévenir et mettre fin à toutes les violations graves commises à l’encontre des enfants ».

Depuis que la violence a éclaté en octobre 2022 au Nord Kivu/Goma, 1,5 million de personnes ont été contraintes de fuir pour sauver leur vie dans l’Est de la RDC. Au total, 6,1 millions de personnes ont été déplacées, précise le rapport de l’UNICE sur les cas de violations graves commises à l’encontre des enfants depuis une décennie.

Par ailleurs, le conflit dans l'est de la RDC a perturbé la production agricole vitale et la croissance des infrastructures essentielles. Cette crise alimentée par l'évolution de la dynamique des groupes armés et des luttes pour les ressources, est exacerbée par des tensions géopolitiques profondément enracinées. En conséquence, des milliers de personnes sont aujourd'hui déplacées dans les trois provinces de l’Est, l'Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

La crise de la sécurité alimentaire pour de nombreuses personnes en République démocratique du Congo reste critique, avec plusieurs défis - insécurité, dévastation et manque d'infrastructures, faible accès à des intrants de qualité et au financement -, pour n'en citer que quelques-uns - qui compromettent leurs chances de pouvoir se nourrir correctement et de nourrir leurs familles. La seule façon de briser le cycle et d'infléchir ces tendances est d'aider les familles rurales à accroître leur résilience et leur productivité, a déclaré Aristide Ongone, Représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en RDC.

Pour rappel, le problème d’insécurité à l’Est du Congo a pris une autre forme depuis 2022, pour le Nord-Kivu. Au-delà de Bunagana sous contrôle du M23, des combats ne cessent de se reproduire causant de nombreuses pertes en vies humaines. De violents combats ont repris dans la province du Nord-Kivu, opposant principalement les différents groupes armés fidèles à Kinshasa, réunis sous la bannière des « Wazalendo » (Patriote en Swahili) et les éléments du Mouvement du 23-Mars (M23).

Henry-Pacifique Mayala, coordinateur du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) dans l’est de la RDC, précise que s’il ne note pas une augmentation des incidents sécuritaires depuis le début de ce nouveau pic de tensions, il observe un repositionnement des acteurs ainsi que l’installation d’une administration parallèle dans certaines zones contrôlées par le M23.

A cela, s’ajoute une pression pour le départ de la Monusco dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Le mercredi 30 août 2023, des soldats congolais ont tentés de contrôler une foule de manifestants lors d'une manifestation contre la MONUSCO. Selon Moleka Maregane, "chargé de sécurité" de la secte mystico-religieuse à Goma, déclare : « Avant que la manifestation - interdite quelques jours plus tôt par la mairie de Goma - ne débute, "les FARDC (armée congolaise) nous ont attaqués au local de notre radio et à notre temple et ils ont tué six personnes" »,. Il ajoute qu'au cours de cet assaut lancé par l'armée, leur leader Mutumishi Efraimu Bisimwa a été arrêté. Au total, près de 50 personnes ont été tuées par l’armée. Plusieurs officiers supérieurs ont été condamnés sans que la clarté n’ait été faite sur cette attaque.

Pour le gouvernorat du Nord-Kivu, il s'agit d'un "groupe de bandits armés, drogués et manipulés qui ont prémédité et semé le chaos dans la ville".

Destin BYANDIKE, pour Germes d’Espérance.

Kinshasa-Kigali, un accord entre Etats mais loin d’être endossé par les groupes rebelles.

  Pour une paix durable à l’Est du pays, faudra-t-il un arrangement entre Etats ? Ou alors une harmonisation avec les groupes rebelles ? S’i...