Le trafic humain est le troisième
réseau mondial le plus important après le trafic des armes et celui de la
drogue, explique Bernard Ugeux, père blanc.
Par Bernard Ugeux
En
2009, il a été proposé de créer Talitha Kum comme
Réseau international de la vie consacrée contre la traite humaine avec une
représentante issue de l'UISG (L’Union internationale des Supérieures
Générales).
À une tragédie
globale, il fallait une réponse globale. L’UISG regroupe toutes les religieuses
catholiques du monde, soit des dizaines de milliers de consacrées. Mais dans
les pays francophones, qui a entendu parler du réseau mondial de Talitha Kum ?
« Aujourd'hui,
nous déclarons que la compassion est la plus puissante force de changement, et
nous nous unissons aux survivants pour prendre soins contre la traite des êtres
humains ». Voici ce que
déclare les religieuses de Talitha Kum à l’occasion de la Journée mondiale de
la lutte contre la traite d’êtres humains du 30 juillet, Elles font écho à
l’affirmation du pape François : « La traite des êtres humains est une plaie dans le
corps de l’humanité contemporaine » (Discours aux participants à la
conférence internationale sur la traite des personnes).
Elles
poursuivent : « Nous ne resterons
pas silencieux alors que des personnes dans tous les coins du monde souffrent
à cause de la traite des êtres humains. »
Démanteler les systèmes qui permettent
l'oppression
Qui est Talitha Kum
? C’est un réseau mondial de plus de trois mille sœurs catholiques et amis,
unis dans leur engagement pour l’élimination de la traite des êtres humains.
Alimentées par la puissance de leur engagement spirituel, elles ont aidé des
dizaines de milliers de personnes à échapper aux chaînes de la traite et à
trouver un chemin pour reconstruire des vies de liberté et de dignité.
Elles
ajoutent : « Nous allons encore
plus loin dans notre démarche d'assistance : nous visons à créer un changement durable et à long terme pour
démanteler les systèmes qui permettent l'oppression et l'exploitation. Afin de
relever ce défi mondial et de trouver des solutions systémiques, nous
reconnaissons que nous devons travailler avec des organisations du secteur
privé, des gouvernements, des ONG et de la société civile. »
À l'occasion de la
Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, elles demandent
à leurs réseaux et à leurs partenaires de
s'unir et d'amplifier leurs efforts pour transformer l'économie de la traite en
une économie des soins qui donne à chacun, et en particulier aux femmes, les
moyens de vivre dans des communautés sûres et prospères.
Prévention et sensibilisation
Il faut s'attaquer
aux causes systémiques de la traite des êtres humains. Les gouvernements
doivent s'engager à apporter un soutien à long terme aux survivants – y compris une éducation de qualité, des permis de travail, l'accès à la justice et aux compensations, ainsi qu'une
assistance médicale et psychosociale.
Talitha
Kum est donc né du désir partagé de coordonner et renforcer les activités
contre la traite promue par les femmes consacrées à travers les cinq
continents. Ce projet lancé par des religieuses de l'Union
Internationale des Supérieures Générales (UISG) collabore
maintenant avec la branche masculine des congrégations et instituts de vie
consacrée, l’ Union des Supérieurs Généraux (USG).
À part l’action de
cette année à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite
d’êtres humains, Talith Kam a comme objectifs : promouvoir le travail en réseau
entre personnes consacrées et autres organisations sociales, religieuses et
politiques au niveau national et international; renforcer les actions et les
initiatives existantes, en optimisant les ressources de la vie consacrée pour
promouvoir des actions de prévention, sensibilisation, protection, assistance
et dénonciation de la traite; développer des programmes éducatifs de
conscientisation sur ce phénomène; réaliser des actions prophétiques, en
dénonçant les causes de l'exploitation de la vie pour des finalités économiques
et la traite des personnes et en promouvant des campagnes pour le changement de
mentalité et des habitudes.
Cela ne concerne
donc pas seulement la dénonciation du trafic transfrontalier et
transcontinental de personnes vulnérables, mais aussi tous les trafics internes
tels que l’exploitation de mineures pour la prostitution, l’enlèvement
d’esclaves sexuels par des groupes armés (comme en RD Congo) etc.
Soyons attentifs
aux migrants que nous rencontrons autour de nous dont certains sont victimes de
ce trafic mais n’osent pas appeler à l’aide par peur des représailles…