Françoise Sironi, Psychopathologie des violences collectives,
Paris, Odile Jacob, 2007, 279 pp.
On ne peut traiter les victimes de violence collective comme
on traite une pathologie individuelle dans un cabinet de psychologie classique.
Des prises d’otage aux attentats, de la répression à la torture (comme en
Syrie), des tournantes aux viols collectifs dans les villages africains, le but
est la plupart du temps de terroriser une population. Il ne s’agit donc pas
seulement d’une libération passagère d’une pulsion sexuelle par des hommes
armés, par exemple, ou d’un acte isolé de sadisme, il s’agit d’un processus
intentionnel de traumatisation d’une population à travers des violences
collectives. C’est pourquoi on parle de plus en plus du viol pas seulement en
contexte de guerre, mais comme « arme de guerre » en RD Congo.
L’auteure a travaillé avec de victimes des Khmers rouges, du Kososvo, en Afghanistan
et en Tchétchénie. Elle a créé une nouvelle approche des pathologies collectives,
la psychologie géopolitique clinique où elle étudie et prend en charge ce
nouvel aspect des conflits sociaux et internationaux. Elle souligne l’impact
traumatique des conflits violents sur les agresseurs comme sur les victimes. Il
suffit d’essayer de réintégrer dans la vie normale les enfants soldats. Elle
étudie aussi bien la fabrication des traumatismes intentionnels que les nouvelles
stratégies d’existence de la part des bourreaux et des victimes. Une bonne bibliographie
permet de creuser une recherche indispensable, en plein développement.