Chères amies, Chers amis,
Je vous rejoins alors que l’automne
s’invite dans l’hémisphère nord et que je me prépare à rejoindre l’hémisphère
sud. En effet, ce 2 octobre je m’envole pour la RDC afin d’y reprendre mes
activités pastorales et caritatives. Muni de trois vaccins contre la Covid et
d’un test PCR négatif, j’espère que tout se passera bien dans l’avenir.
Je voudrais
vous remercier de tout cœur pour la façon dont vous m’avez accueilli en ce
temps de congé, pour
des moments de détente, de travail (conférences, réunions pour recherche de
fonds, émission radio, etc.), de retrouvailles familiales et amicales. Ce fut
un temps très riche qui a été marqué par le triple jubilé que je célèbre cette
année et que beaucoup d’entre vous m’ont souhaité avec beaucoup d’amitié par
leurs messages ou lors de leur participation à la fête qui s’est déroulée le 11
septembre à Parisot dans le Tarn.
Après la célébration eucharistique dans une chapelle ancienne récemment restaurée, nous nous sommes retrouvés pour des agapes fraternelles dans la propriété de mes amis Nouvellon.
Votre amitié fidèle est, avec ma relation au Christ et ma vie de communauté, un soutien irremplaçable sans lequel je ne pourrais pas mener ma mission dans un pays marqué par beaucoup de violence et de désordre, mais aussi de courage, de solidarité et de créativité de la part de populations laissées à elles-mêmes. Merci encore de tout cœur pour votre soutien affectif et financier qui m’est si précieux, ainsi qu’aux personnes vulnérables dont je m’occupe. Voici le lien du Jubilé au Centre Nyota : https://1drv.ms/v/s!AuMalqelnvJ1hf5M9rBpm3jyCGukqw?e=Moe5DH
Nous sommes
quelques-uns à travailler sur la façon d’assurer la pérennité des projets de
Germes d’Espérance,
avec des soutiens de France, de Suisse et de Belgique.
Cette année ici encore, les résultats des centres Nyota (Bukavu) et Kamituga (diocèse d’Uvira) ont été excellents. Pour le centre Nyota, 100 % des 24 candidates au jury d’enseignement primaire ont réussi, ainsi que les 31 candidates au jury national de coupe et couture. Les éducateurs et enseignants ont fait preuve d’excellence et sont d’un très grand dévouement.
Je voudrais
dire un mot à propos du trafic humain.
Vous savez sans doute que c’est un des trafics mondiaux les plus lucratifs, après
ceux des armes et de la drogue. La RD Congo est évidemment aussi impactée par
ce trafic. Ce trafic ne concerne pas seulement des personnes exploitées d’un
continent à l’autre. Certes, j’ai eu moi-même l’occasion de rencontrer des
jeunes Congolais qui voulaient partir vers des camps de réfugiés de pays
limitrophes, à partir desquels on leur avait promis le voyage vers l’Amérique
du Nord pour étudier gratuitement, et un jour s’y installer. Des jeunes filles
sont venues me voir, appâtées par des rabatteurs travaillant en réseau, qui
leur avaient promis de leur payer des études à l’étranger. Désireuses d’étudier
et aussi d’aider leur famille, ces jeunes m’ont demandé de leur fournir
l’argent du passeport (plusieurs centaines de dollars). Quand je leur ai
demandé par quel réseau elles partaient et qui étaient les intermédiaires, il
a été impossible de tracer les personnes qu’elles avaient rencontrées. J’ai
donc refusé de leur payer le passeport malgré leur insistance et même leur
colère.
Dans ce cadre,
je collabore avec un Réseau international (Talitha Kum) qui a été initié en
2009 par l’Union Internationale des Supérieures Générales et des Supérieurs Généraux
des congrégations religieuses de l’Eglise catholique (UISG-USG). Il existe
un immense maillage de congrégations religieuses qui recouvrent les cinq
continents.
L’objectif de
ce réseau est de : « promouvoir le travail en réseau entre
personnes consacrées et autres organisations sociales, religieuses et
politiques au niveau national et international ; renforcer les actions et
les initiatives existantes, en optimisant les ressources de la vie consacrée
pour promouvoir des actions de prévention, sensibilisation, protection,
assistance et dénonciation de la traite; développer des programmes
éducatifs de conscientisation sur ce phénomène; réaliser des
actions prophétiques, en dénonçant les causes de l'exploitation de la
vie pour des finalités économiques et la traite des personnes et en promouvant
des campagnes pour le changement de mentalité et des habitudes »[1].
Face à un péril mondial il faut une réponse mondiale, ce dont est capable
l’Eglise catholique à l’œuvre dans le monde entier. C’est pourquoi je suis
engagé dans le réseau de la RDC.
Il me paraît
important de vous présenter ce projet qui exprime la volonté de l’Eglise de
protéger les plus faibles par des engagements concrets et risqués. Et cela au
moment même où, en France, la commission Sauvé va rendre compte des
résultats de son travail (le 5 octobre). Créée à l’initiative des évêques de
France et du réseau des religieuses et religieux de France (COREF), cette Commission
indépendante d’enquête sur les abus sexuels dans l’Église a travaillé durant
trois ans . Ce sera un rappel douloureux de ce scandale qui ébranle l’Eglise
depuis de nombreuses années.
Pour nous en
RDC, C’est une raison de plus pour soutenir les 13 jeunes Missionnaires d’Afrique
qui viennent d’être ordonnés prêtres dans notre Province d’Afrique Centrale. Qu’ils
osent affronter les défis d’aujourd’hui alors qu’ils rejoignent leur lieu de
mission, dans un autre pays que le leur. Je confie aussi à votre pensée et
votre prière notre Chapitre Général qui se réunira au mois de mai pour
faire le bilan des 6 années passées, et envisager l’avenir des 6 prochaines,
dans notre monde bousculé.
Avec toute mon
amitié, Bernard
Messe de jubilé à Parisot (Tarn) le 11 septembre avec la chasuble-même de
mon ordination (45 ans). Entouré de Michèle et Philippe Nouvellon qui nous ont
si bien accueillis dans leur propriété.
Un grand
merci à ceux et celles qui nous aident,
au nom de ceux et celles qui en bénéficient ! Notre objectif est de les rendre autonomes demain.