dimanche 4 février 2024

RDC, EN VOIE D’UNE 4ème REPUBLIQUE

Large vainqueur d’une élection contestée, le chef de l’État congolais a prêté serment ce 20 janvier 2024 pour un second mandat à la tête de la RDC, et s’offre enfin, devant une quinzaine de ses homologues du continent, l’investiture dont il rêvait.

Tout juste après cet évènement, des voies se lèvent dans le camp présidentiel tendant à inciter le président de la république à activer la manœuvre vers la 4ème république.  Au cours d'une conférence de presse organisée mardi 23 janvier 2024 à Kinshasa, le mouvement politique Le Centre, a dévoilé les 12 travaux prioritaires de Félix Tshisekedi pour son nouveau quinquennat.  D'après Germain Kambinga, président de cette formation politique, indique que ce mouvement politique n'est pas une force de contestation mais une force de proposition qui a librement choisi d'accompagner le président de la République depuis 2 ans et qui compte continuer à le faire durant son mandant actuel. 

Parmi ces 12 travaux de Fatshi, Le Centre propose notamment la révision de la Constitution et le référendum. Pour ce mouvement politique, il faut passer à la 4ème République. Le Centre estime également que le mandat du président de la République devrait passer à 7 ans.

Par contre, l’organisation Action des Alliés et personnalités politique de la Force Libre Engagée pour l’Emploi et le Développement (AP2 FLEED) au Sud-Kivu, pense que le président devrait se focaliser d’abord au respect de la décentralisation et le principe du retenue à la source des finances publiques dans les provinces et non la rétrocession qui ne fait que  remettre le pays à genoux. Pour  KARUMBA BYENDA Agathe, une des personnalités de cette organisation à tendance politique, souligne que le pire des choses que le président actuel peut faire, c’est de toucher à la constitution car étant la seule valeur qui reste aux congolais.

De l’autre côté, il se constate des excitations post-électorales suscitant déjà des appétits au sein de l’Union sacrée de la Nation du président congolais Felix Tshisekedi. L’heure est désormais pour les sociétaires de la mouvance présidentielle au partage du butin après avoir permis à Félix Tshisekedi de se taper un second mandat à la magistrature suprême.

Vital Kamerhe, lance déjà les hostilités. Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) dispose de plusieurs tours dans ses manches. La preuve, il vient de convaincre Julien Paluku, Tony Kanku Shiku et Jean-Lucien Bussa pour la mise en place d’une nouvelle plateforme politique.

Vital Kemerhe ne fait rien au hasard, ça on le sait. L’ancien speaker de l’Assemblée nationale sait de quoi il a besoin. Il sait à quel moment il peut frapper et où. Nous voici à l’heure du partage des responsabilités au lendemain de la victoire électorale du camp présidentiel.

Début de grandes manœuvres politiques au sein de l’Union Sacrée pour la Nation (USN) avec la sortie, ce mardi 23 janvier, d’une grande plateforme politique qui revendique 231 déjà élus, dont 101 députés nationaux et plus de 120 députés provinciaux.

Mais à quoi servirait le PCR? Vital Kamerhe sait qu’avec la montée en puissance de l’UDPS/Tshisekedi, il lui serait difficile d’aller seul. Il redoute qu’il soit écrasé sur le chemin de la bataille pour la Primature. Voilà pourquoi il a réuni d’autres forces autour de lui. Question de se permettre d’avoir un mot lors des débats sur le partage du gâteau.

Pour l’AFDC de Bahati LUKWEBO président du sénat, une crante de l’éclatement de l’Union Sacrée se fait déjà sentir suite à la création de la méga-plateforme PCR !

Modeste Bahati Lukwebo

"Qu'est-ce qui n'a pas marché au sein de l'Union sacrée ?", s'interroge Yvon Yanga, cadre de l'ADFC, qui voit un grand risque pour l'Union sacrée de devenir un monstre à plusieurs têtes.

"L'histoire nous renseigne qu'à l'époque du FCC-CACH, il y avait deux plateformes politiques. L'une était dirigée par le Président Félix Tshisekedi et l'autre par le Président honoraire, Joseph Kabila. Les résultats sont connus de tous. Aujourd'hui, nous venons de constater la naissance d'une nouvelle plateforme politique dénommée "Pacte pour un Congo Retrouvé", alors que nous avons notre seule grande famille politique dénommée Union sacrée de la Nation. Il y a maintenant deux plateformes politiques au sein du régime", a-t-il indiqué sur les ondes de Top Congo.

Décrivant la victoire de Félix Tshisekedi sur France 24, Patrick Muyaya, actuellement ministre de communication indique que, ‘‘dans ce mandat qui commence, nous ferons beaucoup de réformes’’ il l’a affirmé, lundi 22 janvier 2024, lors de son  passage sur les antennes de France24, que cette mandature du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi sera consacrée aux réformes de grande envergure. Il a indiqué également que le Chef de l’Etat, après son investiture, s’emploie à tout mettre en œuvre pour, justement, venir à bout des défis auxquels la RDC reste confrontée, bien  au-delà  des efforts inlassables déployés durant le premier quinquennat à la tête du pays. En ce qui concerne, par exemple, la problématique de l’insécurité dans l’Est du pays, il assure que les vaillants éléments des FARDC, sous l’impulsion du Commandant suprême, sont déterminés à faire échec à toutes formes des manœuvres des infâmes pour imposer la paix dans cette partie du territoire national. Pour lui, en effet, la RDC est sur la bonne voie. Après la tenue des élections, en décembre 2023, conformément aux délais constitutionnels, il est convaincu que la démocratie se consolide de la manière la plus belle.

Pour la Mission conjointe ECC-Cenco

Indique que « Ce qui est bien en République démocratique du Congo c’est que nous sommes en train de consolider notre démocratie ». La même mission d’observation électorale mandatée par l’Eglise catholique a dit qu’il y avait un candidat qui dépassait largement tous les autres. Il n’y a pas de polémique à avoir sur la réélection massive du Président de la République. Ici, il faut qu’on note que nous sommes à notre quatrième processus électoral… Vous avez vu aussi que tous ces candidats étaient à la base de tout ce qu’on a observé comme cas de fraude, d’irrégularité. Aujourd’hui, il faut qu’on tire les conséquences pour qu’on améliore pour l’avenir. C’est cela qui est plus important que vouloir verser dans une forme de polémique, ne voir du noir. Il y a eu beaucoup de bonnes choses qui se sont passées le 20 décembre. Il faut aussi le reconnaitre », a explicité, plus loin, le Ministre Patrick Muyaya.

Du coté MLC de BEMBA, allié de taille au président, des mécontentements suite au nombre de sièges attribués à leur parti suscite des révoltes et renvoie à la constatation de résultats.

Des militants du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba sont descendus dans la rue mercredi 17 janvier 2024 pour contester les résultats provisoires des législatives nationales, tels que publiés par la CENI. 

Devant le siège de ce parti politique situé sur l’avenue de l’Enseignement dans la commune de Kasavubu, visiblement en colère, ces militants se sont illustrés par des chants anti-CENI, brûlant des pneus et dénonçant ce qu’ils qualifient de « favoritisme » au profit des candidats de certains autres partis politiques, et d’une « manipulation » qui serait orchestrée par la Centrale électorale. Pour ces membres du MLC, les sièges obtenus par leur parti, ne reflètent pas son poids politique. 

Abordant la question sécuritaire, João Lourenço président de l’Angola précise : « Nous considérons la question de la paix en RDC comme une composante essentielle de notre diplomatie »

João Lourenço, président angolais

A l’occasion de la traditionnelle cérémonie d’échange de vœux avec le corps diplomatique, mardi 23 janvier 2024 à Luanda, le président angolais, João Lourenço, qui déploie d’importants efforts depuis plusieurs mois pour apaiser les tensions entre Kinshasa et Kigali, a assuré que l’Angola considère la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC comme une « composante essentielle » de sa diplomatie.

Destin BYANDIKE pour G.E


Kinshasa-Kigali, un accord entre Etats mais loin d’être endossé par les groupes rebelles.

  Pour une paix durable à l’Est du pays, faudra-t-il un arrangement entre Etats ? Ou alors une harmonisation avec les groupes rebelles ? S’i...