La
République démocratique du Congo (RDC) est
entrée dans la dernière ligne droite avant les élections générales du 20
décembre 2023 : présidentielle, législatives, provinciales et communales
partielles.
Un scrutin qui se fera, comme en 2018
avec le système électronique de vote (DEV), ce que l’on appelle plus
communément la machine à voter.
Depuis le dimanche 19 novembre, la
Commission électorale nationale indépendante (Céni) a lancé des tests grandeur
nature dans plusieurs antennes de la Céni à travers le pays pour s’assurer du
bon fonctionnement du système.
Dans la capitale, Kinshasa, c’est au
cœur d’une école de la Gombé que la Céni a posé ses valises pour tester ses
machines à voter.
« Les machines sont déjà
partout, elles doivent fonctionner », assure Madame Solange, agent de
la Céni. Elle montre à la RFI la vingtaine de machines déjà testées et
emballées.
L’électeur introduit son bulletin,
fait son choix et le récupère. Le bulletin est conservé pour être compilé
manuellement à la fin de la journée. Les résultats numériques, eux, partent
directement par réseau mobile au centre de compilation. Et pour les zones sans réseaux,
madame Solange teste le satellite : « Là, je suis en train de
faire le transfert de RTS. C’est pour les endroits qui ne sont pas
couverts. »
Pendant
ce temps, c’est la mission d’observation de l’Union Européenne qui se
disponibilise pour l’observation des élections en RDC afin de s’assurer que ça
se passe dans la transparence.
La députée Suédoise Malin Björk avait détaillé le 21 novembre 2023 les contours d’une mission d’observation de l’Union Européenne qu’elle dirige dans le cadre des élections générales prévues en RDC le 20 décembre.
La
campagne électorale bat son plein dans le pays. Elle a commencé le 19 novembre
pour les élections générales prévues le 20 décembre : présidentielle,
législatives et provinciales. Des élections communales partielles doivent aussi
avoir lieu le 20 décembre, mais la campagne pour ce scrutin ne commencera que
le 4 décembre.
Ce
scrutin sera observé notamment par l’Union Européenne (UE) qui a envoyé une
mission sur place.
Actuellement, il y a une dizaine
d’experts électoraux qui sont en cours de déploiement en RDC et une quarantaine
d’observateurs de long terme, une mission de plusieurs semaines.
Ces observateurs sont arrivés le 17
novembre. Actuellement, ils sont en formation et seront déployés dans 17
provinces. Le jour du vote, ils seront rejoints par des observateurs de court
terme. L’UE espère déployer près d’une centaine de personnes.
Malin Bjork a déclaré avoir rencontré
les acteurs politiques, du pouvoir de l’opposition et le président de la
Commission nationale électorale indépendante (Céni). « On sera
attentifs pendant tout le processus et c’est pour cela que pour nous, c’est
important d’être ici sur du long terme. Ça nous donne un regard plus cohérent
sur tous les éléments, déclare la cheffe de mission. On a été
alerté par des acteurs différents de certaines préoccupations et on va suivre
ça attentivement. »
La Suédoise a insisté sur deux
points : l’UE est là sur invitation des autorités congolaises ;
autorités qu’elle incite à décaisser au plus vite les fonds dont a besoin la
Céni pour aller au bout de ce processus.
Plusieurs autres missions
internationales sont par ailleurs prévues pour ce scrutin. L’Union africaine
doit déployer une équipe, la Communauté de développement de l’Afrique australe
(SADC), ainsi que la Communauté économique des États de l’Afrique centrale
(CEEAC) également. Le Centre Carter, fondation créée par l’ex-président
américain et prix Nobel de la paix Jimmy Carter, est aussi en cours de
déploiement à Kinshasa.
Et il y toutes les missions
nationales. Ce sont celles qui vont finalement quadriller le mieux le
territoire. Plusieurs organisations de la société civiles se sont regroupées en
plusieurs plateformes. Mais la plus importante, ce sera la mission commune des
églises catholique et protestante, la Cenco et l’ECC, qui annoncent pouvoir
déployer 60 000 observateurs pour ce vote.
Et pendant ce temps, c’est l’évêque de Kindu François Abeli Muhoya Muchapa qui exhorte les candidats à promouvoir la paix.
Dans
son appel aux candidats de sa juridiction, l’évêque à invités les candidats à
tous les niveaux, à être des artisans de la paix, de la cohésion nationale et
d'éviter tout propos violent et de division qui pourrait fragiliser la
cohabitation pacifique durant cette campagne électorale.
Lancée
depuis sept jours, la campagne électorale se déroule timidement à Kalemie
(Tanganyika).
Certains
candidats aux élections disent attendre des moyens de leurs partis politiques
avant de se lancer alors que d’autres annoncent peaufiner encore leurs
stratégies.
La
ville de Kalemie ne vibre pas encore au rythme de l’événement.
C’est
à peine que l’on voit certaines caravanes motorisées sillonner les artères de
la ville. A certains endroits des affiches des candidats se font voir.
La CENCO recommande aux électeurs de privilégier la compétence et la probité morale
La
Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) recommande aux électeurs de
privilégier les critères objectifs de compétence et de probité morale dans le
choix des candidats. C’est ce qu’indique un communiqué publié ce mercredi 22
novembre.
Le
document rappelle que la campagne électorale est une occasion pour les citoyens
de demander des comptes à ceux qui ont dirigé par rapport aux promesses faites
et de juger la pertinence et la faisabilité des promesses de nouveaux
candidats.
Dans une interview
à la RFI et France 24, le président-candidat en République démocratique du
Congo Félix Tshisekedi affirme que les financements pour la tenue de l’élection
présidentielle du 20 décembre prochain seront assurés et que les délais seront
respectés. Il se dit confiant, estimant que son bilan parle pour lui, et se
refuse à commenter les discussions en cours au sein de l’opposition. Il
commente l’arrestation du correspondant de Jeune Afrique, Stanis
Bujakera. Pour la première fois, il admet que les tensions sécuritaires au
Nord-Kivu empêcheront la tenue du scrutin dans le Rutshuru et le Masisi et
accuse une nouvelle fois le président rwandais Paul Kagame d’être le véritable
chef du M23.
Par ailleurs, soixante-six
partis et regroupements politiques sont provisoirement retenus pour les
législatives prévues le 20 décembre prochain. Avant le lancement de la campagne
électorale, la commission électorale nationale indépendante (Céni) avait rendu
public à Kinshasa la liste provisoire des candidats présidents de la République
après un report technique de 48h. Il est de noter que 24 candidatures ont été
retenues définitivement à la présidentielle dont le président Felix est
candidat à sa propre succession. À la fermeture des bureaux de réception et
traitement des candidatures, la Céni avait enregistré 28 791
candidatures à la législative nationale», selon Denis Kadima,
président de la Céni, au total, près de 4 500 candidatures ont été déclarées
non conformes et seulement 642 irrecevables pour la députation nationale. 23
653 candidats ont été retenus pour cette fin.
« Sur les candidatures recevables,
on compte 3 955 femmes soit 17%, il y a toutefois lieu de noter qu’en 2018, les
candidatures féminines ne représentaient que 11% de la totalité. De ces
candidatures, la Céni a enregistré 155 candidats indépendants, 3 785 candidats
présentés par les partis politiques et 19 713 par les regroupements politiques ».
Pour la députation provinciale, au
total 49.552 candidatures ont été réceptionnées par la Centrale électorale. La
même source renseigne que 49.209 dossiers ont été déclarés recevables et 343
irrecevables sur toute l’étendue de la RDC selon la répartition de chaque
province.
Par contre pour le niveau municipal
(communal), sur un total de 34 195 candidatures reçues, 32 360 (soit 94,6 %)
ont été considérées comme conformes, tandis que 1 835 (5,4 %) ont été rejetées.
Parmi les candidatures conformes, 31 231 ont été déclarées recevables, contre 1
129 irrecevables, représentant 3,5 % du total, dont 571 hommes (50,6 %) et 558
femmes (49,4 %).
Parmi les candidatures communales
acceptées, on compte 17 662 hommes (56,6 %) et 13 569 femmes (43,4 %). Parmi
les candidats, 198 sont des candidats indépendants, 10 307 sont présentés par des
partis politiques et 23 690 par des regroupements politiques, a informé la
Commission électorale nationale indépendante.
Destin BYANDIKE
pour Germes d’Espérance