mercredi 5 octobre 2016

Mon livre LA COMPASSION J'Y CROIS

Publications de Bernard Ugeux

Voici la plus récente:
La compassion, j'y crois, Paris, Bayard, 2015, 144 pages.

Vivre la compassion au cœur de la violence...
J'y évoque le choc de ma rencontre avec des souffrances inouïes qui m'ont obligé à évoluer dans mon rapport à l'empathie et à la compassion dans la pratique de chaque jour. En voici l'introduction
 
Emu aux entrailles
La compassion a traversé toute ma vie personnelle ainsi que mon ministère. J’en ai perçu les flots de fécondité pour moi-même et pour les autres dans les eaux troublées de la souffrance… J’en ai découvert les écueils et les ambiguïtés dans la pratique. J’ai aussi appris à avoir de la compassion pour moi-même.
J’y crois d’autant plus que je suis aujourd’hui confronté quotidiennement aux effets déshumanisants de l’absence d’empathie et de compassion dans la vie de tant de personnes qui m’entourent. Depuis plus de quatre ans, je réside en République démocratique du Congo, pays traversé de violences fratricides et de guerres aveugles. Je sillonne l’Afrique en tous sens à la rencontre des communautés de Missionnaires d’Afrique. Je parle de déshumanisation en connaissance de cause, dans un contexte de violence indescriptible où des êtres posent des gestes destructeurs sur d’autres humains. Ils vont alors au-delà de la bestialité car aucun animal ne pose de tels actes sur son semblable. En contrepoint, des personnes autour de moi vivent la compassion jusqu’au don total d’elles-mêmes. Elles rayonnent.
Je ne parle pas seulement du sentiment de compassion qui peut m’habiter ou surgir soudain de mes profondeurs face à la souffrance ou à la fragilité d’un prochain.
Je parle aussi de l’attitude de compassion, de sa pratique bien concrète dans l’accueil, l’écoute et l’aide à des personnes fragilisées qui cherchent un regard, une oreille ou un cœur pour recommencer à espérer dans la vie.
L’expérience de la compassion est de l'ordre du surgissement, de l’imprévisible, de l’inattendu. Elle peut nous surprendre à tout moment et parfois même nous déstabiliser. Elle peut être aussi accueillie comme une grâce, car elle nous permet d’accéder à la plénitude de la vie dans l’Esprit et nous met en mouvement. Je parle au passif « d’être ému ou d’être pris aux entrailles », mais c’est en réalité une expérience dynamique qui nous sollicite au meilleur de nous-mêmes et nous pousse à agir. Ce mode d’être privilégié s’enracine dans la tendresse qui nous habite et libère de la place pour l’autre…et pour le Tout-Autre.
Paradoxalement, vivre la compassion demande aussi un travail personnel, surtout quand on est appelé à la vivre concrètement, fréquemment, dans une relation d’aide. La pratique de la compassion suppose une expérience personnelle, souvent une formation, parfois un réel charisme : la réponse et l’attitude adoptée en réaction demandent un authentique discernement. Car c’est du cœur de notre fragilité que nous rencontrons celle de l’autre, et pas comme « celui/celle qui sait ».
C’est de mon expérience que je partirai pour expliquer pourquoi j’ai choisi de mettre la compassion au centre de « ce que je crois », car celle-ci est une modalité concrète de l’amour en acte, la source de toute vie. Nous le savons : la douleur isole. Et le pire, c’est l’indifférence. La compassion soustrait la souffrance à sa solitude.
J’ai expérimenté la compassion très jeune, et j’ai dû la pratiquer dans ma propre histoire familiale lors du décès tragique de mes deux plus jeunes frères. Je m’y suis ensuite pleinement investi dans l’accompagnement spirituel à travers mon ministère de prêtre, qui s’est petit à petit déployé dans le cadre de la formation à la vie spirituelle, au discernement et au soin, pour des laïcs et des consacrés. J’ai poursuivi ce travail au cours de retraites, d’accompagnements spirituels, de sessions. De même dans un cheminement avec le renouveau charismatique et dans la formation des soignants. Cette expérience, reprise dans mes livres et mes articles, m’a entraîné progressivement à associer la vie spirituelle à une approche intégrale, holistique de la personne. C’est dans ce cadre que j’ai été invité à vivre de plus en plus profondément la compassion. Dans le christianisme, il est impossible de séparer le spirituel et l’humain .
Aujourd’hui, je suis confronté à des situations de souffrances physiques, morales et spirituelles qui donnent une tout autre dimension à la compassion. C’est en permanence, au quotidien, dans la moindre rencontre que je suis suscité dans mes profondeurs, ce qui ne va pas sans risque. C’est cette longue expérience vécue dans des contextes très différents, jusqu’à des situations aux limites de la survie, qui m’inspire pour tenter d’approcher la compassion avec délicatesse et nuance.


A commander à   http://www.laprocure.com/


MES PUBLICATION ANTERIEURES  ( LIVRES UNIQUEMENT)


Les petites communautés chrétiennes, une alternative aux paroisses ? L’expérience du Zaïre, Paris, Cerf, 1988.

Une présentation vulgarisée de ma thèse de doctorat sur l’importance et le rôle des communautés de base, option prioritaire pour les Eglises d’Afrique encore aujourd’hui.

Guérir à tout prix ?, Paris, L’Atelier, 2000.

Ce livre rend compte d’une recherche dans le cadre d’un cours sur les nouvelles demandes de guérison contemporaines. Il étudie aussi bien le New Age, que le bouddhisme, la santé en Afrique, le Renouveau charismatique, et les propositions chrétiennes plus classiques ainsi qu’une approche d’anthropologie médicale.

Retrouver la source intérieure, Paris, l’Atelier, 2001. Plusieurs traductions.

Cet ouvrage est le fruit de l’enregistrement des ateliers d’initiation à la prière du corps offerts dans l’archidiocèse de Toulouse. Il s’inspire des pratiques orientales, de l’orthodoxie (hésychasme) et de la tradition ignacienne. Il propose des exercices pratiques à chaque étape.

Traverser nos fragilités, Paris, Atelier, 2006. Plusieurs traductions et rééditions.

Inspiré d’une formation destinée aux soignants et aux aumôniers d’hôpitaux, ce livre aborde la question de la souffrance des malades, de leur accompagnement, des épreuves des soignants. Il aborde aussi les questions sensibles liées au mal, à la « toute-puissance de Dieu », à la volonté de Dieu.

Vivre de tous son être, pour une spiritualité chrétienne incarnée, Paris, Presses de la Renaissance, 2009.

Il s’agit d’une reprise des chroniques sur la vie spirituelle publiées par la revue Prier durant quelques années.

La fragilité, faiblesse ou richesse ? Paris, Albin Michel, 2009 (ouvrage en collaboration).

Il s’agit des actes du premier colloque sur la fragilité organisé par l’Arche de Jean Vanier, cette fois-ci en collaboration avec l’ISTR de Toulouse. Les auteurs, à part moi-même : Marie Balmary, Lytta Basset, Xavier Emmanuelli, Eric Geoffroy, Jean-Marie Gueulette, Elena Lasida, Lama Puntso, Jean Vanier.

Chemin de croix, Paris, Salvator, 2011.

Ce petit texte est le fruit d’un chemin de croix ouvert à l’Afrique qui a été présenté sur les ondes de Radio présence (Midi-Pyrénées) à l’occasion d’un voyage du Pape Benoît XVI en Afrique de l’Ouest.

Petite initiation à la prière, Paris, Médiaspaul, 2014.

Destiné d’abord aux jeunes, c’est une présentation de l’entrée dans la prière inspirée par la tradition ignatienne.

La compassion, j’y croix, Paris, Bayard, 1015.

Voir présentation ci-dessus.

 Voir aussi, ci-dessus la publication de la rencontre de Bukavu sur les violences sexuelles contre les femmes et les jeunes filles en RD Congo: Laissez-nous vivre!

 (téléchargeable sur le site en français et en anglais).





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